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Véronique De Keyser, eurodéputée belge (PS), a indiqué vendredi à l'agence Belga qu'elle avait rencontré le controversé président syrien, Bachar el-Assad, lors d'un voyage au Liban et en Syrie. Le PS, par voix de son porte-parole, a déclaré qu'il désapprouvait cette rencontre. Véronique De Keyser assume et dévoile une partie de leur entrevue.
Le PS désapprouve la rencontre entre Bachar el-Assad et Veronique De Keyser, a fait savoir vendredi soir le parti par la voix de son porte-parole. "Ce voyage n'est absolument pas couvert par le parti. Rencontrer Bachar el-Assad et, par là, lui donner une caution même minime, est totalement incompréhensible", estime le PS.
"J'ai beaucoup hésité"
L'eurodéputée a rencontré le président Assad alors qu'elle voyageait au Liban et en Syrie pour se rendre compte de la situation humanitaire dans la région, avait-elle expliqué vendredi soir. "J'ai beaucoup hésité quand on m'a proposé de rencontrer le président el-Assad, c'est une responsabilité personnelle et politique assez lourde", a-t-elle reconnu, mais "quand on va en Syrie, on va ou du côté des rebelles, ou du côté gouvernemental".
Ce seraient les islamistes, à la tête des rebelles, qui refuseraient l'aide humanitaire
Après avoir parlé avec l'UNRWA et l'Unicef, notamment sur la situation humanitaire de la population syrienne, l'eurodéputée a "longuement" parlé avec la ministre syrienne des Affaires sociales. Elle a ensuite rencontré le président Bachar el-Assad. "Nous sommes revenus sur l'ampleur des groupes terroristes qui se mêlent à l'opposition au régime syrien et prennent parfois aussi en otages les habitants en refusant aux organisations humanitaires l'accès aux populations."
Le président syrien "n'est pas accroché au pouvoir, mais il dit ne pas pouvoir partir maintenant"
Le président syrien "n'est pas accroché au pouvoir, mais il dit ne pas pouvoir partir maintenant" et renvoie aux élections de 2014. L'eurodéputée a abordé plusieurs dossiers à la demande des organisations humanitaires, mais n'a parfois reçu que "des réponses partielles". Bachar el-Assad "est extrêmement content de l'accord russo-américain" sur les armes chimiques et "travaille à une issue politique au conflit".
"Il faut que l'Europe ouvre un peu plus ses frontières"
Véronique De Keyser souligne qu'elle est partie au Liban pour "une mission humanitaire personnelle et très modeste". Elle tire la sonnette d'alarme quant à "l'état humanitaire qui va faire plus de victimes que la guerre". "Il faut que l'Europe ouvre un peu plus ses frontières. Je suis assez fière de ce qu'on fait là-bas, mais ça reste très en-dessous des besoins", conclut-elle.