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50 ans, c'est l’année des bilans. Certains voudraient transférer les compétences de la fédération Wallonie-Bruxelles (FWB): l’enseignement, la culture ou le sport. À qui? Aux régions, pour raisons d’économie et d’efficacité. Bref, cela équivaudrait à la mort de d'une énième couche de la lasagne institutionnelle belge.
Abandonner cette institution serait, en ce jour de son cinquantième anniversaire, un crime
"En fait, ils ont changé de recette, ils ont opté pour la pizza. Quatre composantes subsisteraient, menant à une délicatesse revisitée portant le nom de 'quattro regioni' (ndlr: prononcé avec l'accent italien)", déclare Rudy Demotte, président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, lors d'un discours. Il nous en dit plus sur son opinion à notre micro. "Abandonner cette institution serait, en ce jour de son cinquantième anniversaire, un crime", réagit le ministre-président de la FWB de 2008 à 2019.
Avec un déficit d’un milliard d’euros, la situation de la FWB est délicate. Elle qui dépend financièrement des autres entités, elles-mêmes déjà dans le rouge. "Ce n'est plus tenable comme cela au-delà de 2030", indique Frédéric Daerden, ministre du Budget de la Fédération.
On va être affaiblis par rapport à la Flandre
Pour certains, il y a urgence à redéfinir un projet francophone entre Bruxellois et Wallons, alors que les prochaines élections approchent. "Il y a un moment donné, en 2024 ou après, si on doit aller négocier avec la Flandre, si les francophones ne se sont pas mis d'accord entre eux sur un projet francophone, on va être affaiblis par rapport à la Flandre", déclare à notre micro Pierre-Yves Jeholet, l'actuel ministre-président de l'institution.
Cette mode des quatre régions, ça ne durera pas
Historique défenseur de la cause francophone, le parti Défi plaide pour une Fédération Wallonie-Bruxelles encore plus forte. "Dans l'histoire du parti, quand vous regardez dans l'histoire de l'ancien FDF et de Défi, on a souvent eu raison avant les autres sur les enjeux institutionnels. Là, cette mode des quatre régions, ça ne durera pas. Dès qu'il faudra se mettre sur les grands enjeux, on va voir que ce ne sera pas possible", confie François De Smet, président du parti Défi.
Il ne reste plus qu’à se mettre d’accord entre francophones... Mais ça, c’est une autre histoire.