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Marc Lavoine a derrière lui quarante ans de carrière. Pour fêter cela, il a sorti un album de compilation des chansons les plus populaires, dont un grand nombre a pour thématique l'amour. Quelle place occupe ce sentiment dans la vie du chanteur ? Voici sa réponse toute en sincérité.
RTL info : Marc Lavoine, vous fêtez vos 40 ans de carrière en musique avec un nouvel album de compilations, "Revolver". Ce dernier comprend vos chansons les plus connues. Est-ce l'album le plus important de votre vie ?
Oui, c'est 40 années de chansons, ce sont les 40 ans des yeux revolver. Depuis cette chanson, j'ai eu la difficulté d'en faire d'autres et de m'inscrire dans une forme de durée. Goldman m'avait dit "T'as sept ans pour faire une deuxième chanson".
Après avoir fait un tube, tu as sept ans ou tu seras terminé si tu ne fais pas de deuxième chanson. Ça m'a marqué. C'est vrai qu'il faut avoir un peu de jugeote et pouvoir regarder la focale, aller plus loin pour essayer d'y aller, de rêver plus loin.
Cet album n'est composé que de tubes, et le moins qu'on puisse dire, c'est que vous avez marqué plusieurs générations.
J'ai toujours voulu essayer de faire des tubes. Je respecte beaucoup les ados qui accrochent des posters de leurs chansons, des chanteurs et chanteuses qu'ils aiment. Les tubes, c'est comme un parfum. Dès que vous l'entendez, même dix ans plus tard, vous ressentez ce parfum. Ça ne sert à rien, mais c'est indispensable.
Vous avez collaboré avec Catherine Ringer, pourquoi l'avoir choisie ?
À l'époque, j'ai choisi Catherine Ringer parce que c'était la chanteuse qui me plaisait, j'adorais ce qu'elle faisait. Et puis là, on est restés amis. Ça fait maintenant 40 ans qu'on chante.
C'est une femme à laquelle je me suis beaucoup accroché parce que c'est comme Françoise Hardy ou bien Jane Birkin : ce sont des gens respectables, qui font du bien aux gens qui les écoutent. Ce sont des gens modestes, et leur modestie est à l'égal de leur talent. Quand Catherine Ringer est là, quand elle danse et qu'elle chante, ça devient une sorte de tzigane merveilleuse. Il y a un côté Edith Piaf chez elle aussi.
Dans ces années-là, nous n'étions pas nombreux à être allés en Indochine. Mylène Farmer, Daho, les Rita Mitsouko... On était peu nombreux. Il y a Florent Pagny, Bruel. Mais il y a peu de gens qui restent. Ça veut dire que leur talent est un travail, c'est un travail permanent. Je suis heureux et fier d'être avec eux.
L'amour à 60 ans, l'amour à 20 ans, c'est le même ?
Tomber amoureux, c'est l'enfance qui est là, ce rêve qu'on a une enfance. C'est surtout lié aux parents, à ce qu'ils ont vécu aussi. Ma mère est très importante dans mes choix, et je ne le fais pas exprès.
L'amour, c'est quelque chose qui n'est pas sérieux, qui est irraisonnable, qui nous attrape. Il faut faire attention. C'est fragile.
Avec vous, on a l'impression que toutes les expériences de votre vie doivent être vécues intensément. Pourquoi ?
J'essaye d'être apaisé quand je travaille, parce que celui qui est trop intense rate souvent sa cible. Mais oui, je crois qu'il faut tout donner à chaque fois.
Vous savez, quand on écrit une chanson ou un roman, on ne sait pas où vont aller les mots, où ils vont nous emmener. Parfois ils reculent, parfois ils avancent, parfois c'est réussi. Mais c'est surtout du travail.
Être artiste n'est pas un choix. C'est quelque chose qui vous est venu d'on ne sait d'où. Moi, je suis comme ça. Dans la création, j'essaye d'être au plus près de la vérité, de ce que je crois être la vérité.
Les sentiments, c'est quelque chose de merveilleux. Les lettres de déportés que j'ai lues démarrent toujours par la même chose :"Mon amour, j'ai deux mots à te dire. Et la lettre commence, toutes les lettres sont comme ça.
L'amour, c'est une révolution. Vous embrassez une femme, on vous photographie, on va critiquer ça comme si c'était mal de faire ça, or ce n'est pas mal. Puis, des gens qui s'aiment, on va les attaquer. C'est une provocation, l'amour. C'est vraiment une forme de révolution. Je pense qu'aimer est la chose la plus importante au monde.