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Plongé depuis le tout début de la législature régionale dans les affres du dossier Nethys, le ministre wallon des Pouvoirs locaux et du Logement Pierre-Yves Dermagne a su tirer son épingle du jeu en remettant de l'ordre dans cette saga émaillée de scandales. Régionaliste convaincu, il vient d'être désigné ministre fédéral de l'Economie et du Travail, ainsi que vice-Premier ministre dans l'équipe De Croo.
Originaire de Rochefort dont il est devenu bourgmestre en octobre 2018, cet avocat fait ses classes comme attaché parlementaire puis comme conseiller auprès de la ministre wallonne Eliane Tillieux et chef de cabinet adjoint du ministre Philippe Courard. Conseiller provincial à Namur dès 2006, il devient député provincial en 2012 puis député wallon et de la Communauté française en 2014.
En octobre 2015, il se fait remarquer en signant dans la presse - avec ses coreligionnaires Nicolas Martin et Christophe Colligon - un plaidoyer pour la régionalisation des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2017, il succède brièvement à Paul Furlan, poussé à la démission dans la foulée de l'affaire Publifin, au poste de ministre wallon des Pouvoirs locaux avant de retrouver son siège de député en juillet 2017 lors du renversement d'alliance provoqué par le cdH. Il est alors désigné chef de groupe socialiste au parlement régional.
En septembre 2019, le PS faisant partie de la nouvelle majorité régionale, Pierre-Yves Dermagne redevient ministre, en charge à nouveau des Pouvoirs locaux, exerçant la tutelle sur les intercommunales. A ce titre, c'est lui qui va occuper le devant de la scène politique wallonne lors de la saga Nethys. Dans le cadre de son mandat, il annule notamment les ventes de Voo, Elicio et Win - filiales de Nethys - ainsi que les indemnités des ex-dirigeants du groupe liégeois, dont Stéphane Moreau. Des responsables qu'il n'hésite pas à comparer à des "oligarques russes" qui ont tenté "de s'octroyer des rémunérations indécentes et ont voulu s'approprier une partie des biens publics". Un an plus tard, le ménage a été fait, avec notamment la nomination d'un nouveau conseil d'administration. "Je ne veux pas être que le 'ministre Nethys'. Les Pouvoirs locaux, ce n'est pas que ça", affirmait Pierre-Yves Dermagne en janvier 2020. Dix mois plus tard, il vient d'être proposé par son parti comme nouveau vice-Premier et ministre fédéral de l'Economie et du Travail.