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Les hôpitaux de Gaza, déjà en proie à une situation humanitaire catastrophique, sont devenus des cibles de guerre, poussant le système de santé local à un effondrement total, selon un rapport des Nations unies publié ce mardi.
Le système de santé dans la bande de Gaza est aujourd'hui "au bord de l'effondrement total", alerte le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme.
Dans un rapport publié ce mardi, l’organisation met en lumière les conséquences dramatiques des frappes israéliennes incessantes depuis le début de la guerre en octobre 2023, qualifiant les hôpitaux de la région de "pièges mortels".
Des hôpitaux ciblés et paralysés
"Les attaques meurtrières menées par Israël contre les hôpitaux de Gaza et à proximité, ainsi que les combats qui y sont associés, ont eu un effet catastrophique sur l'accès des Palestiniens à la santé", affirme le rapport.
L'article critique également le manque de preuves claires pour étayer les affirmations israéliennes selon lesquelles ces attaques viseraient des infrastructures utilisées par des groupes armés palestiniens.
Le Haut-Commissaire Volker Turk a dénoncé une situation intenable : "Comme si les bombardements incessants et la situation humanitaire désastreuse ne suffisaient pas, le seul sanctuaire où les Palestiniens auraient dû se sentir en sécurité est en fait devenu un piège mortel".
Il a également rappelé que la protection des hôpitaux en temps de guerre est une obligation fondamentale.
Un système de santé en ruines
La situation est particulièrement alarmante dans le nord de Gaza. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décrit un système de santé "anéanti", les hôpitaux étant "complètement inopérants".
L’hôpital Kamal Adwan, le dernier établissement encore fonctionnel dans cette région, est désormais hors service après une série de raids israéliens le week-end dernier.
L’armée israélienne, justifiant ses actions, a affirmé avoir tué 20 militants palestiniens et appréhendé 240 individus lors de l’opération à l’hôpital Kamal Adwan, qualifiée comme l’une de ses "plus grandes opérations" dans le territoire.
Un lourd bilan humain
Depuis le début du conflit, déclenché par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, le bilan humain est vertigineux. Plus de 1.200 Israéliens, en majorité des civils, ont été tués. Du côté palestinien, les représailles israéliennes ont causé la mort de plus de 45.500 personnes, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la santé de Gaza jugées fiables par l’ONU.
Un message de résilience malgré tout
Dans ce contexte désastreux, un signe d’espoir émerge avec la réouverture de l’hôpital ophtalmologique Al-Nasr, dans la ville de Gaza, après plus d’un an de fermeture due aux bombardements.
"Cette ouverture est notre message au monde : nous sommes un peuple qui mérite de vivre, nos malades méritent de vivre", a déclaré Maher Shamia, sous-secrétaire au ministère de la Santé à Gaza.
L’hôpital Al-Nasr prévoit d’assurer un service d’urgence 24 heures sur 24 et de rétablir des soins chirurgicaux ainsi que des consultations quotidiennes, selon son directeur Abdulsalam Sabah. Mais ces efforts isolés peinent à compenser un système de santé en lambeaux, alors que la guerre continue de ravager la région.