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Récemment, la STIB a été condamnée par un tribunal bruxellois qui estimait que la société de transports en commun bruxellois avait fait preuve de discrimination indirecte basée sur le genre (féminin/masculin) en signifiant à une candidate musulmane voilée qu'elle ne pouvait pas porter le voile à la STIB, au nom de la "neutralité exclusive" interdisant à tous les membres de son personnel le port de signes convictionnels, politiques, philosophiques ou religieux.
La STIB devait-elle aller en appel de cette décision ? Le comité de gestion de la STIB a décidé que non, expliquant qu'il était engagé dans un processus participatif de révision de sa politique de neutralité. "A terme, l'objectif est de permettre le port de certains signes convictionnels dans l'entreprise, tout en veillant à ce que le service rendu au citoyen reste neutre et que la liberté d'opinion de toutes et tous soit garantie sur le lieu de travail", avait-il expliqué.
Cette affaire a provoqué un petit séisme au sein du gouvernement bruxellois avec des partis qui estimaient qu'on ne pouvait en aucun cas transiger avec la neutralité dans les services publics. François De Smet, le président du parti DéFI avait été jusqu'à brandir une menace de départ du gouvernement bruxellois avant de trouver un accord avec le gouvernement.
Ce matin, sur Bel RTL, l'ancien président de DéFI, Olivier Maingain s'est félicité de cet accord qui est, selon lui, "une réaffirmation du principe de la neutralité exclusive dans la Fonction publique. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'à la STIB vous ne verrez pas un seul conducteur de tram, de bus, de métro, un seul agent de contrôle, un seul agent même des services centraux de la STIB porter un signe convictionnel de manière ostentatoire", a-t-il expliqué. "Ceux qui voulaient aller vers un modèle (ou selon moi une absence de modèle) anglo-saxon ou néerlandais n'ont pas gagné. C'est la neutralité. L'immense majorité des agents de la STIB vont devoir respecter la règle de la neutralité dans l'apparence. Pour ne pas perturber la confiance du citoyen dans la relation avec le service public (...) Nous défendons la laïcité de l'Etat. C'est la faiblesse de notre Etat, la laïcité n'est pas inscrite dans notre constitution. Cela permettrait d'avoir une neutralité plus nette et affirmée", a-t-il encore dit.
Olivier Maingain a également déclaré que certains partenaires de DéFI au gouvernement bruxellois avaient trahi : "Ecolo et certains socialistes ont posé un acte totalement déloyal, un coup de poignard par rapport à notre accord initial. Nous avions abordé cette question et nous avions confirmé que nous ne touchions pas à la question de la neutralité exclusive", a-t-il affirmé.