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"Le surréalisme à la belge" place le pays dans "une situation irresponsable": ce que disent les éditorialistes de cette démission du gouvernement

Les quotidiens francophones sont nombreux à afficher mercredi en Une le Premier ministre Charles Michel de dos, l'échine courbée, alors qu'il quitte le Parlement la veille avant de présenter sa démission au Roi. Au fil des pages, les éditorialistes évoquent avec ironie "le surréalisme à la belge" d'une "petite crise en chambre" reçue avec "fatalisme", mais s'inquiètent dès lors que les électeurs se réfugient en conséquence dans "les bras des extrêmes".

Que le Premier ministre Charles Michel ait présenté sa démission au Roi est "un dénouement logique" écrit Philippe Martin, dans les Editions de l'Avenir, soit "le prix à payer pour s'être fourvoyé, pendant toutes ces années, avec un parti nationaliste qui n'a pas cessé de flirter avec les thèses de l'extrême droite".

Pour maintenir le bateau gouvernemental à flot, Charles Michel a pourtant "tout essayé. Jusqu'à la caricature du surréalisme à la belge", ironise Nathalie Bamps dans L'Echo. "Mais en politique, le surréalisme ne plaît pas", décoche l'éditorialiste.

Béatrice Delvaux dans Le Soir dénonce une "équipée surréaliste" du Premier ministre alors que "la Belgique se retrouve dans une situation irresponsable" désormais. "Au motif honorable de défendre des valeurs (le pacte des migrations et le multilatéralisme) et les réformes nécessaires pour le citoyen, le chef de gouvernement a transgressé ces derniers jours nombre de codes constitutionnels et idéologiques, touchant ce mardi au paroxysme de l'absurde", déplore l'éditorialiste en chef. "Mais qui peut croire encore ces gens? ", fustige-t-elle par ailleurs à l'encontre de la classe politique. "Les peuples ont une voix et se fâchent lorsqu'on l'instrumentalise, en se jetant dans les bras des extrêmes. Quel risque inouï de prendre ainsi l'électeur pour un idiot! ", s'indigne-t-elle.

Francis Van de Woestyne assure aussi dans La Libre Belgique que "les électeurs sont adultes et voteront, le 26 mai, en connaissance de cause". Si les élus devaient à nouveau "s'insulter comme des charretiers", l'éditorialiste prédit également "une forte croissance des extrêmes, de droite et de gauche, et un pays hautement ingouvernable". "Il n'est pas dit que l'on votera avant la date prévue du 26 mai", observe en effet Géry de Maet dans La Dernière Heure qui s'attend à des négociations "à nouveau longues et ardues entre la Flandre qui votera au centre droit et Bruxelles et la Wallonie (très) à gauche? ".

Dans les titres Sudpresse, le rédacteur en chef Demetrio Scagliola, constate que cette énième crise gouvernementale fait "place à la résignation, au fatalisme mais aussi à une furieuse envie de mettre fin à une époque révolue pour ouvrir une nouvelle page de notre système démocratique". Il en appelle à se pencher sur de "nouvelles formes de démocratie directe et participative : votations, comités citoyens, référendums, consultations régulières". "Si cette petite crise en chambre aura permis à nos gouvernants d'ouvrir les yeux et de réinventer notre système démocratique, elle n'aura, pour une fois, pas été vaine".

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