Partager:
Bart Buysse, administrateur délégué de la FEVIA, la fédération de l'industrie alimentaire belge, était l'invité de Fabrice Grosfilley mercredi matin. Il a évoqué la possible pénurie de produits alimentaires dans les jours, semaines ou mois à venir.
Est-ce un mythe ou une réalité ?
"C'est une réalité, au moins au niveau des entreprises actives dans l'alimentaire. Il y a 3 entreprises sur 10 qui évoquent des problèmes d'approvisionnement. Elles ont déjà réduit leur production, ou vont même l'arrêter. C'est à cause de la pénurie, mais aussi de l'augmentation des prix: ça devient peu rentable (voir à perte) dans certains cas de continuer à produire".
Quels sont les produits qui vont ou qui pourraient manquer dans nos rayons, ces prochaines semaines?
"Pour l'instant, ce sont surtout les produits pour lesquels on a besoin d'huile de tournesol. Les pâtes et autres produits de boulangerie, les margarines, l'alimentation de bébé et aussi l'alimentation de type médical", mais également, les sauces, les mayonnaises, les frites surgelées. Et tout ce qui nécessite, à un moment, de l'huile de tournesol: la liste est assez longue.
C'est une conséquence de la guerre en Ukraine ?
Pas uniquement. "On constate déjà des augmentations de coûts depuis mi-2020, mais la situation s'est aggravée avec la guerre en Ukraine".
Est-ce le prix des matières premières, ou leur absence ? Les prix de l'énergie jouent-ils un rôle ?
"Ce sont toutes ces choses-là… Et comme il y a pénurie, nos entreprises essaient de trouver des matières premières ou des ingrédients alternatifs, mais là aussi, les prix augmentent et c'est de moins en moins disponibles. Il y aussi l'augmentation des coûts salariaux, des coûts des emballages (beaucoup de verre pour bouteille et bocaux vient d'Ukraine), de transport, etc…"
Sachez que les contrats entre ces entreprises et la distribution se font sur base annuelle, et il est donc difficile, voire impossible, de répercuter l'augmentation des coûts au niveau des prix. Des réunions ont lieu pour adapter la situation, car le secteur ne tiendra pas, dit notre invité.