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Notre expert économique Bruno Wattenbergh évoquait pour nous un des effets secondaires de la pandémie du coronavirus et du confinement… Certains secteurs inattendus ont été dopés, comme les agences de rencontre.
Bruno, parmi les activités qui sont dopées par le COVID … il y aurait les agences de rencontre … ?
Oui un très beau dossier a été écrit par l’excellente Marina LAURENT dans le journal l’Echo sur ce que l’on appelle agence de rencontre ou encore agences matrimoniales.
Alors, nous savions déjà que les téléchargements pour des Applications de rencontre avaient explosé pendant le confinement, mais sortis de ce confinement, on constate aussi une croissance des demandes dans les bonnes traditionnelles agences physiques.
Qu’est-ce qui peut expliquer une telle croissance d’un secteur "physique" ou "matériel", plutôt que digital ?
Il y a plusieurs raisons … Lors du confinement, nombre de célibataires ont en effet testé les applications de rencontre. Logiquement, un certain nombre d’entre eux ont été déçus, plus que probablement en réalisant que les résultats étaient surtout des rencontres sexuelles sans réel lendemain. Si pendant le COVID ce type de rencontres a sans doute satisfait certaines envies ou besoins, cela a aussi confirmé à certains utilisateurs qu’ils cherchaient autre chose. Décomplexés sans doute par cette première recherche d’assistance numérique, sachant mieux ce qu’ils veulent, et ne veulent pas, le déconfinement leur a ouvert la voie vers les agences matrimoniales ou de rencontre.
Ensuite, nombre de clients de ces agences de rencontre cherchent à rencontrer des partenaires potentiels issus des mêmes classes sociales ou intellectuelles qu’eux. Ce qui est loin d’être garanti par les applications web généralistes comme Tinder …
Raison pour laquelle d’ailleurs, l’on voit fleurir des sites de rencontre réservés à des classes sociales supérieures où il faut parfois montrer pattes blanches notamment au niveau de ses revenus. Enfin, il faut bien se rendre compte que les opportunités de rencontrer l’âme de sa vie se sont sérieusement réduites avec la quasi disparition des événements culturels, des soirées professionnelles ou des dîners chez les amis et relations. Les célibataires paient le prix fort de ce COVID et on peut les comprendre.
Tout cela explique pourquoi de plus en plus de Belges semblent se tourner aussi vers ce type d’agences physiques.
Est-ce que l’augmentation des séparations contribue à ce succès des agences de rencontre ?
Dans les interviews réalisées par Marina LAURENT, les dirigeants d’agences de rencontre expliquent qu’ils commencent à recevoir ce type de récents célibataires mais qu’ils s’attendent à une forte croissance de ce type de clients dans les prochains mois …
C’est un échec du numérique dans ce secteur ?
Non. Le numérique va continuer à répondre à une demande bien présente. Mais les agences physiques viennent compléter le modèle des Tinder et consorts, surtout si elles utilisent des moyens modernes. Un cadre d’entreprise ou un haut fonctionnaire ne va plus que probablement pas vouloir avoir sa photo sur Tinder …