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Il y a quelques mois, nous vous expliquions les raisons de la hausse du prix du CNG, le Gaz Naturel Compressé. Vous étiez nombreux à nous avoir alerté via le bouton orange Alertez-nous, le prix du carburant au gaz venait alors de passer "de 1,39 euro à 1,95 euro". Aujourd’hui, ce prix élevé a... plus que doublé en l’espace de quelques jours ; et vous êtes de nouveau nombreux à vous en inquiéter.
"Bonjour. Voici le prix du CNG aujourd'hui chez Dats Middelkerke 4,54 euros le kilos. Quand j'ai acheté mon véhicule il y a 1 ans c'était 1,10 euros le kilos soit 4 fois le prix maintenant", nous écrit un automobiliste qui explique qu’avant il faisait "le plein pour 21 euros ; et aujourd'hui c'est 84 euros pour une autonomie de 400 km".
Le constat est le même pour Nelle. "Le CNG était à +/- 0,8€/kg. Il y a une semaine il était à +/- 2€/kg et à 2.3€/kg en France. On rentre aujourd'hui de vacances, il n'a pas changé de prix en France mais en Belgique il est entre 3.9 et 4,5€/kg. Ça fait plus du double en 7 jours ! Où cela va-t-il s’arrêter ?", s’interroge-t-elle.
La bourse a peur de la guerre
Malheureusement pour tous les consommateurs de gaz, que ce soit pour se déplacer, se chauffer et/ou cuisiner, tous dépendent du gaz naturel. Et pour le moment le marché du gaz est très frileux avec la guerre menée par la Russie (principal fournisseur de gaz à l’Europe) en Ukraine. "Le gaz, au même titre que le pétrole, est côté sur les marchés boursiers. Les prix se fixent au niveau européen", détaille Olivier Neirynck, le directeur technique de la Brafco, la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants.
Lors de notre précédent article, Olivier Neirynck expliquait que la cause de l’augmentation du prix du gaz "est simplissime". "Ça dépend du bon vouloir de Vladimir Poutine d’ouvrir ou de fermer le robinet". Le prix en hausse est donc dû aux sautes d'humeur du maître du Kremlin, bien que l'offre et la demande n'aient pas drastiquement changés.
"Impossible de prédire l'évolution"
Avec la guerre et les tensions qui règnent autour de la Russie, il est totalement "impossible de prédire comment le prix du gaz va évoluer". Tout dépendra des événements géopolitiques. "Si je pouvais prévoir ce qu’il va se passer, je serais sous les cocotiers", déclare encore Olivier Neirynck.
Rappelons également que le CNG, au contraire de l’essence et du diesel, n’a pas d’accise. "Si jamais le CNG devient taxé comme le sont l’essence et le diesel, ça n’est pas deux euros que ça coutera mais trois", expliquait Olivier Neirynck fin décembre. Aujourd’hui, le CNG a dépassé les 4,5 euros, toujours sans être soumis à des accises !
Selon Dats24 (groupe Colruyt), leader en Belgique des pompes qui fournissent le CNG, "pendant des années, le prix du CNG était très bas et les gens qui roulaient avec ça on fait de belles économies". Maintenant, "Dats24 va suivre la fluctuation des prix, vers le haut s'ils augmentent encore mais aussi vers le bas quand ils redescendront", affirme Maarten Van Houdenhove, le porte-parole de la marque.
Pas de solution miracle
Face à la réalité implacable de la situation, l'expert n'a pas de conseil à donner aux consommateurs de CNG, si ce n'est "pour le moment, laisser tomber la voiture et utiliser le vélo".