Partager:
Le siège de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale congolaise, était en feu mardi matin à Kinshasa, au lendemain d'une journée de violences meurtrières dans la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une journaliste de l'AFP a vu deux corps carbonisés, deux autres personnes brûler vives et un homme grièvement blessé à la tête allongé à terre. Dans l'enceinte du bâtiment, des bidons d'essence renversés témoignaient du caractère criminel de l'incendie.
Dans la nuit de lundi à mardi, le siège de deux autres partis d'opposition -celui des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus) et celui du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP)- avaient également été incendiés.
Cinquante personnes ont été tuées lundi par les forces de l'ordre à Kinshasa, selon le "Rassemblement" de l'opposition qui avait appelé à manifester dans toute la République démocratique du Congo pour exiger le départ du président Joseph Kabila au terme de son mandat, le 20 décembre. "Le Rassemblement déplore de nombreuses victimes, plus de 50 morts dénombrés à cette étape, victimes fauchées par les tirs à balles réelles de la police et de la garde républicaine", écrit la coalition d'opposition dans un communiqué.
Dénonçant "la restriction de l'espace politique de l'opposition ainsi que la dérive totalitaire du régime", le "Rassemblement" appelle "toute la population à se rassembler" dès mardi "pour poursuivre sans désemparer les revendications engagées aujourd'hui". Le texte affirme par ailleurs la volonté de l'opposition "d'intensifier et amplifier la mobilisation populaire jusqu'au départ définitif de Joseph Kabila de la RD Congo".
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders a exprimé dans la soirée de lundi sa "vive préoccupation" à la suite des violences qui avait déjà fait 17 morts plus tôt dans la journée en République Démocratique du Congo (RDC), en particulier à Kinshasa. Le chef de la diplomatie belge appelle à la retenue et à s'abstenir de toute forme de violence en rappelant que la responsabilité individuelle des acteurs peut être engagée.