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Le mystère Salah Abdeslam: a-t-il paniqué et renoncé à se faire sauter au dernier moment?

Un suspect évaporé dans la nature, une probable exfiltration au nez et à la barbe des autorités et, a minima, un rôle de logisticien dans les attentats parisiens... Le cas Salah Abdeslam est un mystère pour les enquêteurs qui ont perdu sa trace le 14 novembre.

Pourquoi Salah Abdeslam, activement recherché pour avoir au moins joué un rôle de logisticien dans les attentats de Paris, est-il le seul survivant de ces kamikazes qui se sont donné la mort à Paris ? "Une hypothèse qui circule, c’est qu’il aurait paniqué au dernier moment, qu’il serait l’homme qui aurait dû commettre un ou des attentats dans le 18e arrondissement de Paris, un arrondissement cité parce qu’il est dans le communiqué de l’Etat islamique qui revendique les attentats. Il parle du 10e et du 11e arrondissement, la place de la République, les terrasses où on a tiré. Il ne s’est rien passé dans le 18e arrondissement. Les revendications de l’Etat islamique sont assez précises donc on peut se douter que quelque chose était prévu et ce quelque chose, c’est peut-être un attentat ou des attentats qui devaient être commis par Salah Abdeslam. On a retrouvé une voiture dans ce 18e arrondissement, voiture qui aurait été conduite par Salah Abdeslam et il semblerait que les deux complices belges qui auraient été arrêtés parleraient d’un homme en état de choc, voire qui aurait sur lui une ceinture explosive, quand ils sont allés le rechercher la nuit des attentats à Paris", explique notre journaliste experte en terrorisme en direct dans le RTLINFO 13H.


"Il était peut-être prêt à se faire sauter"

Salah Abdeslam était "peut-être prêt à se faire sauter", a déclaré sur LCI l'avocate d'un des hommes qui affirment l'avoir exfiltré vers la Belgique. "D'après les dernières déclarations de mon client, Salah était extrêmement énervé et peut-être (...) prêt à se faire sauter. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus", a expliqué l'avocate, Me Carine Couquelet.


Un homme se présentant comme Salah Abdeslam, 26 ans, Français vivant en Belgique, a été contrôlé le 14 novembre, au lendemain des attaques jihadistes parisiennes, dans une voiture à Cambrai (Nord), en direction de la frontière belge. N'étant pas encore recherché, il avait passé sans encombre ce simple contrôle routier des gendarmes français.

A bord du véhicule, deux autres hommes, Hamza Attou et Mohammed Amri, seront arrêtés un peu plus tard à Molenbeek, quartier populaire de Bruxelles, mais Salah Abdeslam échappe à la police. Inculpés par la justice belge pour "attentat terroriste", Attou et Amri affirment avoir été appelés à la rescousse par leur ami pour qu'ils l'exfiltrent de Paris.


"Mon client a eu fort peur"

Selon Me Couquelet, l'avocate d'Attou, les trois passagers ont "très peu parlé" dans la voiture durant le trajet. "Mais mon client a eu fort peur", a-t-elle assuré. "Mon client ne parle pas d'armes, mon client parle d'une grosse veste" portée par Salah Abdeslam, "peut-être d'une ceinture d'explosifs ou quelque chose comme ça".

L'avocate belge évoque trois contrôles d'identité, mais à chaque fois c'était "je vous donne mon papier, au revoir et merci". "Il paraît" que Salah Abdeslam "était très calme" pendant les contrôles, a ajouté Me Couquelet.

"Il y a plusieurs hypothèses à envisager: était-il de la partie, était-il un support logistique, devait-il se faire exploser (...), n'a-t-il pas eu le courage de le faire? On ne sait pas", a-t-elle conclu.

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