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"Ca n'en finit pas, ce maudit tremblement de terre ne nous laisse pas tranquilles !" A Ussita, petit village des Marches, situé à proximité de l'épicentre du séisme qui a frappé le centre de l'Italie mercredi soir, les habitants ont le sentiment de vivre un cauchemar sans fin.
"La deuxième secousse a été bien plus forte que la première, c'était interminable", raconte à l'AFP Bruno, un septuagénaire qui s'est réfugié dans sa voiture juste après la première secousse, de magnitude 5,5 aux alentours de 19h20, pour y passer la nuit.
"J'ai eu l'impression que ma voiture allait se retourner, c'est un désastre. Mais qu'est ce qu'il y a là-dessous ?", s'interroge le vieil homme, encore hébété. Vers 21h20, la terre a de nouveau tremblé, avec une magnitude de 6,1.
Située à quelque 600 mètres d'altitude, Ussita est l'une des localités où le séisme a été le plus fortement ressenti. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la route sinueuse qui y mène était jonchée de gravats et de rochers tombés de la montagne.
Certains bâtiments sont éventrés, d'autres se sont totalement écroulés, la façade de l'église est à terre, mais aucun blessé n'est à déplorer.
"Le séisme a été très fort, apocalyptique, les gens hurlaient dans les rues, il n'y avait pas de lumière. Notre village est fini", se désole le maire Marco Rinaldi. Sous une tente dressée au milieu du village, il s'apprête à diriger une réunion de crise avec des responsables de la sécurité civile et des pompiers.
Depuis le séisme du 24 août qui a fait près de 300 morts, la terre n'a jamais vraiment cessé de trembler dans toute la région, témoignent plusieurs habitants du village. Plusieurs secousses, d'intensité variable, ont d'ailleurs été ressenties tout au long de la nuit.
- Elan de solidarité -
A chaque fois que la terre tremble, la solidarité se met spontanément en place. "Je distribue des croissants, des boissons chaudes ou des jus de fruit aux habitants qui se rassemblent dans la rue", raconte à l'AFP Linda Cappa, une restauratrice d'Ussita.
"On est un peu habitué désormais. Ce maudit tremblement de terre de nous laisse pas tranquilles", ajoute-t-elle.
Aux portes du village, la Croix-Rouge a rouvert mardi soir le centre d'accueil qu'elle avait mis en place il y a deux mois. Sous les toiles de tentes, une centaine de personnes, sur les 300 que compte la commune, sont venues y trouver refuge. Certains fument ou jouent aux cartes, d'autres tentent de trouver le sommeil sur des lits de camp.
"C'est le dernier endroit où ils se sentent à peu près en sécurité, c'est leur point de repère", explique à l'AFP Alessandra Franconi, une bénévole qui précise que le reste de la population est répartie entre les voitures et le camping voisin.
Une autre précise que la structure en bois, qui côtoie les tentes, avait été dressée en 1997 pour accueillir les sinistrés d'un précédent tremblement de terre. "Elle avait un temps accueilli l'école avant que la nouvelle ne soit reconstruite".
Sergio, un autre habitant du village raconte qu'il s'est lui aussi précipité hors de chez lui aux premiers tremblements du sol mercredi soir. "Je n'ai aucune idée de l'état dans lequel je vais retrouver ma maison. On verra bien demain. J'espère seulement qu'elle ne s'est pas écroulée sur quelqu'un", a-t-il dit à l'AFP.