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Dans un texte, l'enseignant Stéphane Mercier qualifie l'avortement de "meurtre", "plus grave que le viol". Devant le tollé, l'UCL a convoqué l'intéressé et rappelle que ces propos sont en contradiction avec les principes véhiculés par l'Université.
Le malaise est palpable à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL). A la base du problème, un virulent plaidoyer anti-avortement d'un professeur dans un document de 15 pages distribué à de futurs ingénieurs. L'enseignant qualifie l'avortement de meurtre, et soulève la question suivant: "Le meurtre n'est-il pas encore plus grave que le viol ?"
Les étudiants rencontrés ce mardi après-midi sur le campus sont unanimes. "Cela me choque surtout qu'au cours de philosophie, on essaie de penser, réfléchir et ouvrir son esprit", a réagi une étudiante au micro de notre journaliste Christophe Clément.
"Je ne trouve pas cela correct de la part d'un professeur d'imposer à ses élèves, dans le cadre d'un cours, un texte pareil", a pour sa part estimé un jeune étudiant.
Informées de cette prise de position, les autorités académiques souhaitent entendre le professeur avant de prendre une décision. "Les autorités souhaitent d'une part connaître le statut de ce texte et l'usage qui en a été fait lors de cet enseignement, sachant que dans tous les cas l'UCL défend ce droit fondamental à l'avortement, et surtout le droit des femmes à choisir", a expliqué Tania Van Hemelryck, conseillère du recteur de l'UCL pour la politique du genre.
Recruté en septembre, le professeur à l'origine de ces écrits s'est vu confier le cours de philosophie pour une période d'un an. En réponse à notre demande d'interview, il a maintenu ses propos et affirme avoir voulu susciter la discussion sur un sujet grave.