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Salah Absdeslam pourrait être transféré en France dans les prochains jours. Le terroriste présumé comparaît en chambre du conseil ce jeudi matin. Visiblement, les enquêteurs belges souhaitent se donner un peu plus de temps pour l'interroger.
"Il n'est pas du tout certain" que Salah Abdeslam, 26 ans, incarcéré dans le quartier de haute sécurité de la prison de Bruges, assiste ce jeudi matin à l'audience devant la chambre du conseil de la cour d'appel de Bruxelles, selon une source proche de l'enquête. Arrivé peu avant 09h au tribunal, son avocat Sven Mary n'a pas souhaité faire de commentaire. Mardi, il avait indiqué qu'il n'était "pour l'instant plus autorisé à s'exprimer" sur le dossier.
Transféré par hélicoptère ?
Selon Bel RTL, la justice belge voudrait entendre Salah Absdeslam sur les attentats de Bruxelles afin de savoir s'il est impliqué dans ces attaques. Le parquet fédéral pourrait donc demander un report de sa remise à la France. Son transfèrement devait en principe avoir lieu dimanche au plus tard, soit 10 jours après que le terroriste présumé ait donné son consentement.
"Une chose est certaine. Ce déplacement à risque sera encadré par une équipe d'inspecteurs belges, des hommes des unités d'élite du RAID et du GIGN français. Pour le reste, les autorités préfèrent jouer la discrétion pour éviter notamment toute tentative d'évasion via des éventuels complices", indique Céline Praile ce jeudi matin sur les ondes de Bel RTL. On imagine que le trajet pourrait par exemple s'effectuer de nuit, en hélicoptère.
Surveillé 24h sur 24 dans sa cellule en France ?
Salah Abdeslam sera mis en examen au palais de justice de Paris, avant d'être incarcéré à Fleury-Mérogis ou à Fresnes, deux des prisons les plus sécurisées de la région parisienne. Une fois incarcéré en France, le seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre pourrait être surveillé 24h sur 24. C'est en tout cas une hypothèse évoquée par nos confrères de RTL Paris. L'objectif est d'éviter qu'il ne s'évade et surtout l'empêcher de se suicider.
Mais le problème, c'est que "la loi française n'autorise pas pour l'instant d'installer des caméras en permanence dans la cellule d'un détenu. L'observatoire international des prisons assimile cette pratique à un traitement inhumain et dégradant. Cette pratique pose question car cela pourrait signifier que la justice française accorde plus d'importance à Salah Abdeslam et les victimes des attentats de Paris qu'aux autres détenus et leurs victimes", souligne Céline Praile sur Bel RTL.
Salah Abdeslam a été arrêté le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek, après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe des autorités belges. A en croire un de ses avocats, Cédric Moisse, il "souhaite collaborer avec les autorités françaises".
D'autres suspects doivent comparaître devant la chambre du conseil
La chambre du conseil se penche également ce jeudi sur le maintien en détention d'un suspect connu sous le faux nom d'Amine Choukri, interpellé avec Salah Abdeslam le 18 mars et dont les empreintes ont été retrouvées dans plusieurs planques belges de la cellule terroriste. Rabah Meniker et Abderahmane Ameuroud, soupçonnés d'avoir été en lien avec Reda Kriket dans une affaire distincte, un projet d'attentat déjoué le 24 mars en France, doivent également comparaître.
La commission d'enquête parlementaire française sur les attentats à Bruxelles
Hasard du calendrier, la commission d'enquête parlementaire française sur les attentats du 13 novembre se rend ce jeudi à Bruxelles, notamment dans la commune sensible de Molenbeek, et doit rencontrer des responsables européens de la lutte antiterroriste, des services de renseignement et du parquet belge.