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Volley: Osaka et les Bleus, le double défi de Laurent Tillie

Quatorze mois pour un double défi: malgré le report des Jeux olympiques à l'été 2021, Laurent Tillie n'a voulu renoncer à rien et conduira les Bleus jusqu'à Tokyo tout en portant la nouvelle casquette d'entraîneur en club à Osaka, au Japon.

Au départ, il voulait arrêter, prendre du recul après le tournoi olympique à Tokyo, censé se terminer le 8 août. Puis il y a eu une proposition d'Osaka, champion national 2018 et 2019. Et la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé le calendrier sportif mondial, aboutissant au report des JO-2020, désormais prévus du 23 juillet au 8 août 2021.

En l'espace de quelques semaines, l'agenda 2020/21 de Laurent Tillie, sélectionneur de l'équipe de France de volley depuis août 2012, s'est considérablement rempli alors qu'il pensait s'offrir une année sabbatique.

"C'est quelque chose que je ne pensais jamais faire, parce que c'est une culture tellement fermée", commente le technicien, encore surpris de voir ce "côté hermétique" du Japon s'ouvrir à lui.

Cette chose, c'est l'occasion qui lui a été offerte de découvrir le volley japonais et d'entraîner jusqu'à l'été 2024 les Panasonic Panthers d'Osaka, où évolue notamment le double champion du monde (2014, 2018) polonais Michal Kubiak.

Du temps de sa carrière de joueur, dans les années 1980 et 1990, rares étaient les volleyeurs à avoir tenté leur chance au Japon -le sélectionneur français cite les Canadiens Paul Gratton et Gino Brousseau-, pays qui a pourtant "révolutionné le volley".

"Ce sont les Japonais qui ont inventé la technique, ils ont inventé la manchette, le ballon du style Mikaza beaucoup plus léger, le service flottant, le jeu rapide, les combinaisons", s'enthousiasme l'ancien international, sélectionné pour les deux premières campagnes olympiques (1988 et 1992) des volleyeurs tricolores.

Alors quand la possibilité s'offre à lui de se rendre sur cette "autre planète", il accepte. "C'est une culture vraiment fascinante. La façon d'écrire, de manger, de parler, de se comporter. C'est vraiment une autre vie et ça me semblait intéressant à vivre", justifie Tillie, également attiré par "la culture de la technique" et du "geste parfait" dans le volley japonais.

- 15 mois sans les Bleus -

Si la barrière de la langue s'annonce un obstacle de taille, c'est un autre aspect de la vie nippone que le sélectionneur des champions d'Europe 2015 redoute le plus: l'organisation.

"La programmation dans les détails est essentielle. Il faut tout prévoir trois semaines à l'avance et ça va être un vrai challenge pour moi", glisse-t-il avec le sourire.

Avec un championnat du Japon qui reprend mi-octobre, mais aussi une Coupe d'Asie des clubs champions prévue fin août, Laurent Tillie envisage une installation courant juillet au Japon. "Je vais essayer d'anticiper mon arrivée, pour bien m'intégrer."

D'autant plus qu'avec l'équipe de France, alors que son bail a été prolongé jusqu'à la fin des JO de Tokyo à l'été 2021, l'horizon est bizarrement dégagé de toute compétition jusqu'à la Ligue des nations en mai 2021. Un inhabituel trou de 17 mois, conséquence de la pandémie de Covid-19.

Laurent Tillie a déjà connu cette situation d'entraîneur en club et sélectionneur, lors de la saison 2016/17 après Rio-2016, lorsqu'il avait en charge les filles du RC Cannes. "Là, c'est parce que l'on a le coronavirus qui a tout chamboulé. Ce n'était pas prévu comme ça. Mais on veut finir l'aventure et ce que l'on a entrepris, donc on est obligé de s'adapter", souligne-t-il.

Il pourra moins se déplacer pour voir ses joueurs, mais la vidéo lui permettra de continuer à les suivre. Et il pourra se reposer sur son staff, présent en France ou en Italie. Les retrouvailles sont prévues pour la Ligue des nations 2021, pas avant.

"L'intérêt de laisser un été libre, c'est de permettre aux clubs de ne pas être embêtés par la trêve internationale, ils peuvent commencer leur préparation quand ils veulent", précise-t-il, donnant rendez-vous à ses troupes en mai 2021 pour deux mois et demi de préparation jusqu'aux Jeux.

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