Partager:
Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, une aide-soignante anonyme a affirmé être prête à démissionner si elle était obligée de se faire vacciner. Elle explique travailler en maison de repos et faire d'autant plus attention à bien porter le masque, se désinfecter les mains et à respecter la distanciation sociale… contrairement à ses collègues vaccinés. Elle remet aussi en cause l'efficacité du vaccin, qui n'a pas été prouvée selon elle. Invitée sur le plateau, Sophie Lucas, immunologue à l'UCLouvain a confirmé que l'efficacité du vaccin avait déjà été démontrée. "Plus de 5 milliards de doses ont été administrées aujourd'hui. On a plus de 10 mois de recul de déploiement et ces vaccins sont efficaces. Ils réduisent de 3 à 5 fois le risque de faire l'infection et réduisent le risque de maladie sévère. Et puisqu'ils réduisent le risque de faire l'infection, ils réduisent le risque de la transmettre pour une personne vaccinée par rapport à une personne non-vaccinée."
Une pénurie de soignants ?
Christophe Deborsu rappelle d'ailleurs les chiffres, 98% des personnes qui se trouvent en ce moment à l'hôpital pour une infection au Covid-19 sont non-vaccinées. Du côté du personnel soignant, le taux de vaccination est très différent d'une région à l'autre. En Flandre, 93% des professionnels de la santé sont vaccinés, contre 80% en Wallonie et 69% à Bruxelles. Faut-il alors rendre la vaccination obligatoire pour ces personnes ? Mais, comme l'aide-soignante anonyme, ne vont-ils pas décider de quitter la profession qui est déjà en crise ? Pour le Dr Kenneth Coenve, directeur médical de la Clinique Saint-Jean, ils seront peu à le faire. "Je pense que si on oblige tout le personnel de soins à se faire vacciner, ces gens ont aussi besoin de travailler et d'avoir de l'argent à la fin de la journée, donc cela va être relativement marginal le nombre de personnes qui vont quitter le métier."
"Les vaccins ne sont pas efficaces à 100%"
"Le refus de la vaccination n'est tout simplement pas compatible avec l'exercice d'une profession dans les soins de santé", ajoute l'immunologue Sophie Lucas. Elle revient ensuite sur un argument que beaucoup de personnes qui refusent la vaccination utilisent, à savoir que des vaccinés sont aussi infectés par le Covid-19. "Cela arrive évidemment, mais c'est exceptionnel. Cela arrive parce que les vaccins ne sont pas efficaces à 100%. Personne n'a jamais prétendu que l'efficacité d'un vaccin était de 100%. Il n'y a aucun médicament qui soit efficace à 100%."
Alors cette vaccination va-t-elle ou non devenir obligatoire pour l'ensemble des soignants ? Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé (Ecolo), a expliqué que la décision avait été prise au fédéral. "Le ministre fédéral de la Santé s'est exprimé en ce sens. Il avait pris des contacts préalablement avec les Régions et les ministres régionaux et nous avons donné notre accord." Une date n'est pas encore fixée, mais le ministre explique qu'il a été demandé au gouvernement fédéral que cela "se passe encore cette année".
Le ministre-président wallon favorable
Elio Di Rupo a été interrogé peu après l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur la question. Le ministre-président wallon s'est montré totalement favorable à une obligation de vaccination pour le personnel soignant.