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Mercredi après-midi, après plusieurs allers et venues aux urgences, un homme sérieusement alcoolisé a refusé de signer une décharge l'autorisant à quitter l'hôpital, sans passer de scanner.
Sa réponse, face à l'infirmier concerné, a été la violence. "Au moment de la signature de la décharge, le patient s'est énervé, il s'est assis, et il a frappé l'infirmier sans raison", a déclaré Julien Stevenart, infirmier chef du CHR Mons-Hainaut. "L'infirmier l'a maîtrisé, puis un deuxième infirmier l'a également maîtrisé, et on a tout de suite appelé les forces de l'ordre. Le commissariat n'est qu'à deux ou trois kilomètres, donc ils sont arrivés rapidement. Après discussion, finalement le patient s'est un peu calmé", a-t-il ajouté.
Dans cet hôpital, le nombre de cas de violence a augmenté ces derniers mois. Sur le terrain, on évoque des services saturés, qui plongent les patients dans l'énervement. Le contexte économique est aussi évoqué. "Ce type d'agressivité, c'est malheureusement récurrent. On essaie de faire notre travail au mieux et c'est parfois difficile dans ces conditions. On va bientôt nous mettre dans un uniforme pare-balles pour travailler alors qu'on est là pour soigner les gens", déplore Julien Stevenart.
Actuellement, il n'existe aucun relevé du nombre de ces faits en Belgique. L'association belge de praticiens de l'art infirmier évoque toutefois une agression physique chaque semaine.
Pour se préparer, des hôpitaux organisent des formations de gestion du stress. "Il y a la mise ne place d'un service de sécurité qui est disponible à tout moment de la journée, mais aussi aux moments les plus chauds que sont les soirées et les nuits", a expliqué Christophe Hennebert, infirmier cadre du CHR Mons-Hainaut.
De plus en plus souvent, l'idée de formation en auto-défense est évoquée dans les hôpitaux. Certains sites ont déjà tenté de la développer.