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L'armée syrienne poursuivait samedi son offensive sur le fief rebelle de la Goutha orientale, où l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé une "terrible catastrophe médicale".
Dans le nord-ouest de la Syrie, sur un autre front, l'armée turque a été déclarée par le président Recep Tayyip Erdogan prête à entrer "à tout moment" dans le centre de la ville d'Afrine pour y déloger une force kurde syrienne de cette région frontalière, cible principale de l'offensive turque.
Dans la Goutha orientale près de Damas, MSF a réclamé l'entrée sans entraves de matériel médical. "Le matériel médical est extrêmement limité, les infrastructures médicales ont été frappées et le personnel médical est à bout de force".
La veille, un convoi de 13 camions transportant de la nourriture avait finalement pu entrer dans l'enclave pour distribuer de l'aide qui n'avait pu être déchargée lundi, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Quelque 400.000 civils y vivent assiégés par le régime depuis 2013, touchés par des pénuries de nourritures et de médicaments.
C'est la deuxième fois depuis le début de l'offensive que des camions transportant de l'aide parviennent à pénétrer dans l'enclave, où une trêve quotidienne de cinq heures a été décrétée par la Russie il y a plus d'une semaine.
L'aide a été distribuée à Douma en dépit des bombardements sur cette principale ville de l'enclave, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Vendredi, les bombardements ont tué 15 civils, selon l'OSDH.
"Assez de destructions et de morts! Nous voulons sauver nos enfants et tous ceux qui ne sont pas morts", lance Abou Ryad, un habitant de 47 ans à Hammouriyé.
- 'Colossale tragédie humaine' -
Alors que le conflit en Syrie entre le 15 mars dans sa huitième année, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a évoqué "une tragédie humaine aux dimensions colossales". Plus de 340.000 personnes ont péri et des millions d'autres ont été jetées à la rue en sept ans de guerre.
Fin février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie. Cette trêve ne concernait pas toutefois les combats contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), ou ceux d'Al-Qaïda.
Après l'adoption de cette résolution, les principaux groupes rebelles dans la Ghouta, notamment Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, avaient annoncé qu'ils acceptaient d'"expulser" les jihadistes de l'ex-branche d'Al-Qaïda du fief rebelle.
- Première évacuation de jihadistes -
Evoquant des "consultations avec les Nations unies et des parties internationales", Jaich al-Islam a assuré vendredi que le premier groupe à sortir de la Ghouta était composé de jihadistes qu'il détenait.
Cette première évacuation dans la Ghouta, qui ne concernerait que 13 combattants et leur famille selon la télévision d'Etat syrienne et une ONG, intervient alors que le pouvoir de Bachar al-Assad a lancé le 18 février une offensive d'une rare violence contre le bastion rebelle, le dernier aux portes de la capitale Damas.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a précisé qu'il s'agissait de 13 jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche d'Al-Qaïda, et de leurs familles.
Le puissant groupe rebelle Jaich al-Islam, présent dans la Ghouta, avait lui aussi annoncé qu'un "premier groupe" de jihadistes devait quitter le bastion des insurgés, en direction d'Idleb, (nord-ouest), dernière province du pays à échapper entièrement au contrôle du régime de Bachar al-Assad.
Ces combattants sont, selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, sortis par le couloir d'Al-Wafidine, l'un des trois mis en place par le régime pour permettre les évacuations de civils ou de combattants, mais aussi pour assurer l'entrée d'aides humanitaires dans l'enclave rebelle.
La télévision étatique syrienne a filmé, en direct, des combattants à bord d'un unique bus, certains à l'apparence très jeune, d'autres avec une capuche rabaissée sur la tête.
Ces évacuations interviennent après trois semaines de bombardements du régime et de son allié russe qui ont tué près de 950 civils, selon l'OSDH. Les forces de Damas ont déjà reconquis plus de la moitié de l'enclave rebelle.
Grâce à l'aide militaire de la Russie, les forces prorégime ont enchaîné les victoires contre les rebelles et les jihadistes, parvenant à reprendre le contrôle de plus de la moitié du territoire syrien.