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L'entreprise pharmaceutique chinoise au coeur d'un retentissant scandale de vaccins défectueux durant l'été devra verser une amende faramineuse équivalente à plus d'un milliard d'euros, ont annoncé mardi les autorités.
Les services sanitaires avaient découvert en juillet un processus de fabrication illégal de vaccins contre la rage dans un laboratoire de la province du Jilin (nord-est). L'affaire avait provoqué un tollé en Chine au sein de l'opinion publique.
L'entreprise incriminée, Changchun Changsheng, avait falsifié des registres de production et modifié des paramètres de fabrication. Quinze personnes avaient été arrêtées.
"Le montant total de l'argent saisi et des amendes infligées atteindra les 9,1 milliards de yuans (1,1 milliard d'euros, 1,3 milliard de dollars)", a indiqué dans un communiqué commun l'Administration étatique des médicaments et le Bureau de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutique de la province du Jilin (nord-est), où est situé le siège du laboratoire.
Ce montant comprend notamment la confiscation de 1,89 milliard de yuans de revenus générés par la vente des vaccins incriminés.
Dans le communiqué, le laboratoire est notamment accusé d'avoir modifié des centrifugeuses, d'avoir mal mélangé des solutions-mères lors de la production, ou encore d'avoir "détruit des disques durs et des preuves afin de dissimuler ses actes illégaux".
La PDG de l'entreprise, Gao Junfang, ainsi que plusieurs autres dirigeants directement impliqués dans l'affaire ne pourront par ailleurs plus travailler dans l'industrie pharmaceutique.
Dès le début du scandale, le président chinois Xi Jinping avait dénoncé les pratiques "odieuses et choquantes" de la compagnie Changchun Changsheng. En août, de nombreux responsables politiques et d'organismes de contrôle des médicaments avaient été démis de leurs fonctions.
Une inspection nationale des laboratoires de production de vaccins a également été engagée. Mais de nombreux parents disent n'avoir plus confiance dans les doses produites en Chine.
Les affaires touchant à la santé infantile sont promptes à déclencher la colère de l'opinion dans le pays, où en raison de la politique de limitation des naissances, la plupart des couples n'ont qu'un seul enfant.