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Tensions, harcèlement, un climat de terreur règnerait à la police judiciaire de Liège: "C'est dans ma tête, tout le temps"

Des agents de la police judiciaire de Liège dénoncent un climat de terreur, harcèlement moral, physique et même sexuel dans leur quotidien. Le syndicat a recueilli une vingtaine de plaintes. Certains évoquent même le suicide.

Sophie* est une policière expérimentée. Récemment, elle a craqué sous la pression de ses hiérarchies Le visage masqué, elle raconte ce qu'elle vit depuis plusieurs mois. "Je ne vis plus, c'est dans ma tête, c'est tout le temps", témoigne-t-elle.  "Je suis arrivée dans la rue, je suis arrivé à 50 mètres du bureau et là je n'ai plus respiré. J'ai fait une crise d'angoisse, j'ai dû arrêter ma voiture à un emplacement et ce n'était pas possible de sortir de la voiture." 

Harcèlement moral, psychologique, certains policiers auraient même subi des comportements à caractère sexuel. "Le harcèlement sexuel, il y a des propos", explique Eddy Quaino, délégué CGSP. "Ici, on va un peu plus loin puisqu'on évoque le fait d'avoir glissé la main en-dessous du t-shirt, on évoque le fait d'avoir joué avec la bride de soutien à gorge sous le chemisier."

Des conditions de travail inacceptables pour les syndicats qui ont décidé de réagir pour dénoncer une situation qui perdure depuis deux ans. Certains agents à bout ont même pensé mettre fin à leur jour. "Ils sont vraiment désemparés et j'ai même entendu des mots comme 'Je ne vais pas me suicider pour eux'", poursuit Sophie. "Donc c'est grave, si on parle de suicide, c'est qu'on y pense..." 

Jusqu'à présent, plusieurs dizaines de témoignages ont été collectés. "Donc s'il faut changer le management complet, éventuellement des équipes de direction, il appartient au commissaire général aujourd'hui de prendre ses responsabilités dans la situation qui est aujourd'hui dénoncée ouvertement par presque un dixième des membres du personnel de la police judiciaire fédérale de Liège. Aujourd'hui, c'est dans ses mains et c'est lui qui doit agir", affirme Eddy Quaino.

Briser la culture du silence et la peur des représailles, ces policiers à visage caché espèrent faire bouger les choses avant qu'un drame n'ait lieu au sein de la police judiciaire fédérale de Liège.

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