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La cour d'assises du Hainaut a rendu mercredi son arrêt dans le dossier Nicolas Theodorou, déclarant les poursuites contre l'accusé irrecevables en raison des "conditions de conservation lamentables du dossier répressif et de procédure". Le président de la cour, Philippe Morandini, a souligné la "grande défaillance de l'État belge", qui n'a pas mis les moyens pour conserver le dossier et les pièces à conviction.
En 2005, Nicolas Theodorou avait été condamné par défaut à 25 ans de réclusion criminelle pour une double tentative d'assassinat perpétrée le 15 novembre 1999 à Hensies. Il avait pris la fuite en Grèce, où il avait finalement été arrêté en vertu d'un mandat européen en juin 2022. L'homme avait été extradé vers la Belgique un mois plus tard et avait fait opposition à l'arrêt devant la chambre des mises en accusation, laquelle avait ordonné la tenue d'un nouveau procès.
Le dossier est toutefois constitué "de nombreuses pièces inutilisables, empêchant les parties de faire usage de leur droit à un débat contradictoire". Quant aux témoins, trois enquêteurs sont décédés ainsi qu'une dizaine d'autres témoins. Certains experts ne sont pas localisables ou identifiables, empêchant d'autant plus la tenue d'un débat contradictoire garantissant le caractère équitable de la procédure.
La cour, qui "ne peut rien faire pour remédier à cette situation", a donc déclaré les poursuites à l'encontre de l'accusé irrecevables.