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La "brigade raclette" de la police de Bruxelles est à nouveau au cœur de l'actualité. Vous vous en souvenez peut-être, il s'agit de ces agents de la zone de Bruxelles-Ouest (Molenbeek- Berchem - Ganshoren - Jette – Koekelberg) qui avaient organisé une raclette en plein 'lockdown' à Noël en 2020, en pleine période covid.
Jeudi dernier, ils ont refait parler d'eux. Ils étaient en vadrouille dans le sud du pays pour une descente de la Lesse en kayak. Mais la journée a quelque peu dégénéré, selon Sudinfo. Une quinzaine de policiers de la zone de police Bruxelles-Ouest étaient sur place. Ils s’étaient réunis pour faire la descente de la Lesse, mais étaient vraisemblablement en état d’ébriété. C’est là, qu’ils ont croisé un groupe d’une quarantaine de jeunes bruxellois. Des jeunes âgés entre 14 et 18 ans en pleine sortie scolaire. Une sortie qui a très vite pris un autre tournant.
Pour une raison indéterminée, le ton est monté entre les policiers et le groupe de jeunes. Selon les policiers, certains jeunes auraient dragué une policière. Selon les jeunes, les policiers, ivres, auraient provoqué les jeunes. La mère d'une élève présente sur les lieux raconte: "Là, un élève est descendu, est a dit 'maintenant qu'est-ce que vous cherchez ?' Et là, le premier coup est parti. Un policier a frappé l'élève. Eux ne savaient pas que c'étaient des policiers et un copain est venu pour donner le deuxième coup. Et de là, c'est parti." Encore secouée par les événements de la semaine passée, une élève témoigne de la violence des coups portés à ses camarades et de propos racistes entendus sur place: "Ces personnes (les policiers) étaient fortement alcoolisées. Elles n'étaient pas dans leur état normal. De là, c'est parti en bagarre. Il y a eu des tentatives de noyade de la part des policiers, des insultes racistes comme "bandes de sales Marocains !"
La situation a donc dégénéré et une bagarre générale a éclaté. Des pagaies auraient même été utilisées. Parmi les blessures constatées chez les policiers, Sudpresse relève en outre des côtes cassées, un tympan perforé, un tendon de la main déchiré et une mâchoire brisée. Après cette bagarre générale, une policière aurait tenu des propos racistes à l'encontre des jeunes et s'en serait également prise à une de ses collègues qui tentait de la calmer en lui crachant dessus. Du côté des élèves, une dizaine est sous certificat médical.
Les policiers étaient dans un état d'ébriété avancé, à tel point que l'un d'eux a failli finir en cellule de dégrisement. L'un d'eux est en incapacité de travail pour deux mois. Un procès-verbal pour coups et blessures a été établi. Un dossier judiciaire a été transmis au parquet de Namur. De son côté, le porte-parole de la police locale de Bruxelles-Ouest confirme avoir reçu un rapport d'incident. Un procès-verbal pour coups et blessures a été établi et un dossier judiciaire a été transmis au parquet de Namur.
La zone de police Bruxelles-Ouest réagit
La zone dans laquelle les policiers impliqués travaillent a réagit par voie de communiqué ce mardi après-midi. Le document est signé par Luc Ysebaert, premier commissaire divisionnaire et chef de corps. "Contrairement à ce qui a été annoncé dans certains articles de presse, il ne s’agissait pas d’une activité officielle de teambuilding organisée par la zone de police, mais bien d’une activité privée entre collègues", indique la zone de police Bruxelles-Ouest. "En tant que chef de corps, j’ai rappelé à tout le personnel la nécessité d’adopter à tout moment un comportement exemplaire, y compris dans leur vie privée et j’ai communiqué des consignes en interne afin de maintenir un climat de travail opérationnel serein au sein de la zone de police. En fonction des résultats de l’enquête, des mesures adéquates seront prises selon les responsabilités de chacun", précise dans le communiqué Luc Ysebaert.