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La capitale indienne, New Delhi, continuait de suffoquer cette semaine dans une pollution asphyxiante. La mégapole est enveloppée dans un épais brouillard toxique qui n'a offert que très peu de jours de répit depuis fin octobre, infligeant des toux constantes et des yeux irrités à ses vingt millions d'habitants. L'ambassade américaine sur place enregistre ces jours-ci une concentration moyenne sur 24h de particules fines PM2,5 d'environ 400 microgrammes par mètre cube d'air, soit 16 fois la limite recommandée par l'Organisation mondiale pour la santé.
Certains Indiens se tournent donc vers des bars à oxygène. C'est notamment le cas du docteur Billi Gessat: "Ici, je peux respirer de l'air oxygéné à 99%. C'est une chance pour nous." Cette pratique est de plus en plus courante à New Delhi. Les propriétaires de ces bars voient de plus en plus de clients affluer ces derniers jours. "Ça détoxifie le corps et ça réduit l'impact de la pollution sur notre santé. Les clients sortent relaxés", indique Ajay Johnson, un propriétaire de bar à oxygène dans la capitale indienne. Pour avoir accès à 15 minutes d'air oxygéné, les prix varient entre 3 et 5 euros.
Dans un rapport de 2016, l'OMS estimait que 100.000 enfants de moins de 14 ans mouraient prématurément chaque année en Inde en raison de la pollution de l'air. Une exposition à long terme aux particules fines accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons. Les écoles de la capitale indienne sont à nouveau fermées jeudi et vendredi et les chantiers de construction sont à l'arrêt. Les cas de cancers des poumons augmentent en flèche chez les non-fumeurs de New Delhi et devraient "exploser" au cours des prochaines années, a rapporté Arvind Kumar, directeur du département de chirurgie thoracique de l'hôpital Sir Ganga Ram de Delhi. "En 1998, les patients de cancer des poumons étaient principalement des fumeurs. En 2018, 50% des cas de cancer des poumons étaient des non-fumeurs", a-t-il indiqué lors d'une conférence.