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Beaucoup d'élèves se plaignent de ne pas pouvoir s'habiller librement à l'école. Surtout les jeunes filles, qui font l'objet de remarques de la part des directions et des garçons quand leurs tenues sont jugées trop légères.
En France, une action a même été menée en début de semaine. En mini-jupe, décolleté ou nombril apparent: répondant à un appel sur les réseaux sociaux, des lycéennes et collégiennes ont défié lundi la "tenue correcte" exigée par la plupart des règlements des établissements, qu'elles estiment sexistes.
L'origine du mouvement
La semaine dernière, avec les températures en hausse, les tenues se sont allégées. Sur les réseaux sociaux, des cas d'établissements français refusant l'entrée à des jeunes filles en raison de vêtements jugés provocants se sont multipliés. De là sont apparus plusieurs hashtags (#lundi14septembre et #liberationdu14) pour inciter collégiennes et lycéennes à venir lundi en cours habillées comme elles le souhaitent.
"Beaucoup de filles ont été collées la semaine dernière parce qu'elles portaient des crop tops. La chanteuse Angèle a soutenu le mouvement sur les réseaux sociaux, il y a eu une grosse mobilisation", explique Ève, en Première au lycée Turgot à Paris.
"J'ai envie de m'habiller comme je veux"
En Belgique, de nombreuses élèves dénoncent la même chose. Elles ont rejoint le mouvement. "J'ai envie de m'habiller comme je veux", explique une élève d'une école de Gosselies.
"On devrait, en tant que filles, pouvoir s'adapter un peu plus à la température sans nécessairement directement penser à la gent masculine. Qu'on arrête de nous dire que c'est provoquant parce que ça excite les garçons", a lancé une jeune fille à la sortie de l'école.
"Il y a quand même des règles à respecter à l'école, mais je pense que certaines tenues devraient être acceptées comme le fait de montrer ses épaules ou un crop top, je ne vois pas en quoi c'est provoquant. Il fait chaud et tout le monde a envie de profiter. C'est comme les garçons qui ne peuvent pas mettre de short à l'école, c'est pas normal", a répondu une autre élève.
"C'est le règlement, il faut juste le respecter, c'est tout"
Chaque établissement établit des règles plus ou moins précises dans son règlement d’ordre intérieur. "Notre règlement d'ordre intérieur prévoit que dans l'école, les mini-jupes, les mini-blouses, les shorts et les trainings ne sont pas autorisés. Le pantalon à trous n'est pas autorisé", a expliqué Thomas Debrux, directeur de l’institut Sainte-Marie de Châtelineau. Dans son établissement, ces règles seraient parfaitement acceptées par les élèves. "Moi ça ne me dérange pas de ne pas mettre de jeans à trous ou des trucs courts", "C'est le règlement, il faut juste le respecter, c'est tout", ont répondu deux jeunes filles qui fréquentent cette école.
Selon le directeur, ce code vestimentaire a toute son importance pour préparer les jeunes à leur avenir. "C'est une façon d'éduquer les jeunes pour lorsqu'ils iront se présenter pour un job étudiant ou autres. On leur apprend qu'être bien habillé et respecter certains codes est un élément essentiel dans la vie. Ca fait partie du système éducatif", a ajouté Thomas Debrux.
"Ca a aussi un sens. On ne vient pas à l'école habillé comme quand on va en vacances. On se sent déjà en vacances rien que par la tenue donc pour l'école il y a aussi une tenue qui nous permet d'entrer dans le rôle d'élève ou d'enseignant", a précisé Bénédicte Bihain, éducatrice.
Si la tenue est inappropriée selon le règlement, l’école ne sanctionne pas les élèves, mais les invite à se changer.