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"Contre un climat nauséabond et toxique", plusieurs dizaines de personnes, dont des élus et députés LFI, se sont rassemblées mercredi devant le palais de justice de Paris, en soutien à l'Insoumise Danièle Obono, partie civile au procès de Valeurs actuelles, poursuivi pour l'avoir dépeinte en esclave en août 2020.
Applaudie à son arrivée sur le parvis du tribunal, et au milieu de drapeaux de La France insoumise, la députée Danièle Obono a évoqué un procès "important, pour moi personnellement, mais pour tous et toutes. On vit dans un contexte qui n'a fait que s'aggraver depuis août dernier", après la publication d'un récit "qui m'humiliait et qui jouait de tous les ressorts, les fantasmes et l'imagerie raciste et xenophobe", a-t-elle expliqué devant les militants et la presse.
Valeurs actuelles est jugé après la publication fin août 2020 d'un récit dépeignant Danièle Obono en esclave, avec des dessins de la députée insoumise collier en fer au cou, que l'hebdomadaire ultra-conservateur présentait comme un exercice de "politique fiction".
"Malgré l'expression unanime de condamnation du monde politique, ça a continué et on voit aujourd'hui que c'est un climat général nauséabond et toxique", a ajouté l'élue insoumise, entourée notamment des députés Mathilde Panot, Adrien Quatennens, Eric Coquerel, Alexis Corbière, Bastien Lachaud, de la conseillère de Paris Danielle Simonnet et du député européen Manuel Bompard.
Pour Eric Coquerel, ce procès "est celui de Valeurs actuelles, mais" aussi "celui d'un certain air du temps" qui met en avant "le racisme et les idées d'extrême droite".
LFI a porté plainte contre Valeurs Actuelles, qui "continue à diffuser des messages de haine, puisqu'ils ont reçu récemment Papacito, ce youtubeur ami de Zemmour qui appelle au meurtre contre les électeurs de gauche", a dénoncé Mathilde Panot. "Donc il faut les stopper, et nous porterons plainte contre Valeurs actuelles tant qu'il le faudra", a-t-elle affirmé.
La militante insoumise Raquel Garrido, qui en tant qu'avocate défend la députée insoumise, a estimé que "la seule raison pour laquelle ils ont ciblé Danièle Obono, c'est qu'elle est noire, et insoumise, et ces gens ne tolèrent pas qu'en France une personne noire arrive au pouvoir, (et) prétende représenter le peuple souverain et la nation française".
Le directeur de publication du magazine, Erik Monjalous, doit comparaître pour "injure publique à caractère raciste", tandis que son directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, et le rédacteur de l'article seront jugés pour "complicité" de cette infraction.