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Pour l'académicien Erik Orsenna, "sans les mots venus d’ailleurs, on serait incapable de s’exprimer"

La langue française est-elle menacée par les langues étrangères? C'est une question que certains se posent et qui revient parfois dans vos demandes via le bouton orange "Alertez-nous". 

Invité sur le plateau du JT de RTL Info ce jeudi midi pour promouvoir son livre Les Mots immigrés, Erik Orsenna a tenté de répondre à ces interrogations. "Sans ces mots venus d’ailleurs on serait incapables de s’exprimer (...) Les mots étrangers sont de grands enrichissements", a indiqué l'académicien. Selon ses recherches, ces enrichissements sont réguliers et dus aux vagues d'immigrations successives. "La langue française doit beaucoup plus aux mots arabes qu’aux mots gaulois : il y a 60 mots d’origine gauloise dans la langue française contre plusieurs centaines arabes." Que l'on soit Belge, Français, Suisse ou Québecois, la langue française se partage et chacun continue de l’inventer pour Erik Orsenna, qui parle de "biodiversité de la langue".

Son bémol se porte sur le "globish", qui englobe des anglicismes simplifiés souvent utilisés dans les jargons professionnels. L'emploi du globish constituerait une menace pour l'évolution de notre langue qui compte environ 60 000 mots contre 1500 en anglais utilisés "pour faire du fric". "C’est comme être nourri par pilule ou par intraveineuse alors qu’on a toutes les spécialités culinaires à disposition", compare Erik Orsenna. "Si un mot existe en français et qu’on le remplace par un autre par le globish, les gens vont moins comprendre. On perd en clarté."

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