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La pandémie de coronavirus a également un effet indirect sur la santé dentaire. De nombreuses personnes rechignent à se rendre chez leur dentiste. Les praticiens notent 15 à 20 % de rendez-vous en moins. Repousser les soins peut pourtant provoquer des problèmes plus importants.
Les mesures d'hygiène sont pourtant scrupuleusement respectées. Dans un cabinet de Bruxelles, chaque patient doit se désinfecter les mains et retirer ses vêtements d'extérieurs dès son arrivée. Mais depuis le début de l'épidémie, le cabinet doit faire face à des annulations successives. "L'agenda change tous les jours, note Brigitte Davignon, secrétaire dans un cabinet dentaire. On a des annulations. Des gens téléphonent pour signaler qu'ils ont de la température, évidemment on reporte le rendez-vous. Ou qu'ils ont été en contact avec des personnes contaminées, ils sont donc en quarantaine".
Des patients attendent le dernier moment
Depuis le mois de mars dernier, entre 15 et 20 % des patients ne se sont plus rendus chez leur dentiste en Belgique. Des patients qui ont peur d'être contaminés par le coronavirus : "Je pense qu'il y a eu un peu de peur parce qu'on travaille dans la bouche. On se dit que c'est la première source de contamination, on doit mettre des masques. Pourtant le dentiste est très équipé avec un masque une charlotte une surblouse donc ce n'est pas par le dentiste qu'on va se faire contaminer", estime la responsable de l'association pour la pratique de l'art dentaire (APAD) Daphné Dujardin. Les pièces sont entièrement stérilisées à l'aide d'un appareil qui projette un produit sur toutes les surfaces durant de longues minutes.
Les annulations de rendez-vous génère un problème de taille : les soins dentaires élémentaires ne sont pas exécutés à temps. Les patients réfractaires finissent donc pas revenir beaucoup plus tard et dans l'urgence. Le dentiste Fabrice Bolland affirme faire face à "des complications plus vues depuis les années 1970". "Ces complications sont des abcès, des phlegmons, des cellulites et une série de choses assez incroyables. Ces complications ne devraient pas avoir lieu si les patients venaient se faire soigner normalement", poursuit-t-il.
Les dentistes insistent : l'hygiène était de rigueur dans leur cabinet bien avant l'apparition du covid-19 et des mesures sanitaires qui ont suivi. La seule peur encore fondée aujourd'hui est le son de la fraise...
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