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Des experts de l'ONU ont exprimé leurs inquiétudes jeudi face à la "spirale de violations" des libertés fondamentales en Zambie, évoquant des arrestations arbitraires et la répression de manifestations pacifiques.
Trois rapporteurs spéciaux des Nations unies ont fait état de multiples allégations d'arrestations arbitraires et détentions pour rassemblement illégal, espionnage, discours de haine ou pratiques séditieuses.
Parmi les personnes ayant été visées figurent des dirigeants et des membres de partis d'opposition, des parlementaires et des militants des droits humains tandis que des restrictions ont été imposées aux rassemblements et aux manifestations pacifiques en Zambie.
"Ces pratiques ont entraîné une polarisation politique et une autocensure croissantes", ont déclaré les experts dans un communiqué, citant une série d'affaires portées à leur attention depuis janvier 2022.
"Les arrestations et les restrictions ont eu un effet dissuasif sur la liberté d'opinion, d'expression, d'association et de réunion, qui (...) risquent d'exacerber les divisions croissantes, y compris selon des lignes ethniques et régionales", avertissent ces experts, qui sont des personnalités indépendantes mandatées par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, mais ne parlent pas au nom des Nations unies.
Fred M'membe, leader du petit Parti socialiste (opposition), a ainsi été récemment arrêté pour "pratiques séditieuses", après un article sur les réseaux sociaux dont le contenu, selon la police, pourrait "avoir pour objet la haine ou le mépris ou une incitation à la désaffection à l'égard du gouvernement".
Dans son rapport de 2024, Human Rights Watch notait "une intolérance croissante à l'égard de l'opposition politique et de la dissidence, des cas de détention arbitraire et de censure, et des menaces pour les droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion" en Zambie.