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Une des clés pour la victoire ? Voici comment Kamala Harris veut s'assurer que les hommes noirs aillent voter

Alors que l’élection présidentielle américaine approche, plusieurs initiatives sont mises en place à Philadelphie pour encourager les jeunes hommes noirs à voter, un groupe souvent sous-représenté. Des organisations locales ont organisé des événements, notamment une parade de motards, pour attirer l’attention sur l'importance de voter.

Le week-end dernier, des dizaines de motards noirs ont parcouru les quartiers nord et ouest de Philadelphie avec un message simple : il faut aller voter. Ce cortège, organisé par des associations telles que Black Men Vote et Black Riders Vote, visait à encourager l’inscription des électeurs avant la date limite et à mobiliser les électeurs pour le jour de l'élection. Ces efforts s'adressent particulièrement aux communautés à faibles revenus où la participation électorale est souvent plus faible.

Inciter à la réflexion par l'exemple

Le révérend Mark Kelly Tyler, qui dirige le groupe de motards, espère que leur visibilité incitera les passants à réfléchir : "Si ces hommes et femmes noirs peuvent voter, peut-être que je devrais aussi y penser", dit-il. Il ajoute que, contrairement aux idées reçues, les motards noirs discutent des enjeux politiques et de l’importance des élections.

Pour Kamala Harris, la candidate démocrate à la présidentielle, l’enjeu à Philadelphie n’est pas tant de gagner – les démocrates y surpassent les républicains six contre un – mais de s'assurer que suffisamment de ses partisans se déplacent pour contrebalancer le soutien de Donald Trump dans les zones rurales de l’État.

Surmonter l'apathie et la désinformation

La campagne de Kamala Harris a récemment intensifié ses efforts pour attirer les jeunes hommes noirs, en mettant en avant des mesures qui leur sont spécifiquement destinées. En parallèle, des groupes non partisans cherchent à éliminer les obstacles qui empêchent ces électeurs de voter, notamment la désinformation et la méfiance envers le gouvernement.

Tyjuan Harris, propriétaire d'une boutique à Philadelphie, explique cependant ne plus avoir voté depuis 20 ans. "Je trace mon propre chemin. Peu importe qui est à la Maison-Blanche, l’Amérique restera l’Amérique", dit-il, illustrant la défiance et l'indifférence qui persistent chez certains électeurs potentiels.

Une mobilisation renforcée dans les communautés noires

Joe Paul, directeur de Black Men Vote, rejette l'idée que les hommes noirs ne voteraient pas pour Kamala Harris parce qu’elle est une femme. Selon lui, les efforts de terrain vont entraîner une participation historique de cette communauté. Son organisation a enregistré plus de 100 000 hommes noirs dans des États clés comme la Pennsylvanie, en allant à leur rencontre sur des terrains de sport, dans les églises ou même les salons de coiffure.

Des obstacles structurels à la participation

En 2020, 66 % des électeurs inscrits à Philadelphie ont voté, un taux record. Toutefois, des obstacles subsistent, tels que les lois sur les pièces d'identité ou les purges des listes électorales. Les efforts actuels se concentrent donc sur la réduction de ces freins et sur la diffusion d'informations pratiques sur les droits des électeurs et les moyens de voter, y compris par correspondance.

Les responsables locaux, comme Omar Sabir, commissaire de Philadelphie, rappellent que chaque voix compte. "Il s'agit d’un pouvoir personnel, vous avez encore du poids dans cette société", déclare-t-il, soulignant l’importance de la participation électorale.

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