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Le parquet thaïlandais a requis la tenue d'un procès contre l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, accusé de lèse-majesté pour des déclarations vieilles de neuf ans, a déclaré mercredi le porte-parole du procureur général.
"Le procureur général a décidé d'inculper Thaksin", a annoncé Prayuth Pecharakun aux journalistes, en précisant que l'ex-dirigeant, âgé de 74 ans, était convoqué au tribunal le 18 juin.
Le charismatique milliardaire, au pouvoir de 2001 à 2006 jusqu'à être renversé par un coup d'Etat, est retourné en Thaïlande en août dernier, après 15 ans d'exil volontaire pour échapper à des condamnations pour corruption qu'il estimait politiques.
Il a bénéficié dans la foulée d'une grâce royale qui a réduit son temps en prison de huit à un an. Mais il n'aura passé en tout que six mois en détention, en très grande partie dans un hôpital de Bangkok en raison de son état de santé et de son âge.
Depuis sa libération anticipée, en février, Thaksin Shinawatra continue d'animer la vie politique locale par le biais de son parti familial, Pheu Thai, dirigé par sa fille Paetongtarn.
Les accusations de lèse-majesté se fondent sur des déclarations tenues en 2015 lors d'une interview en Corée du Sud.
La loi sur la lèse-majesté, considérée comme l'une des plus sévères au monde de ce type, expose les accusés à des peines allant de trois à quinze ans d'emprisonnement. Elle peut s'appliquer pour des actions commises à l'extérieur du royaume.
Ce texte a été détourné pour étouffer toute voix contestataire à des fins politiques, ont dénoncé ces dernières années des groupes de défense des droits humains.
Thaksin Shinawatra a longtemps été la bête noire de la monarchie et de l'armée, mais son retour a laissé courir la rumeur d'un pacte avec ses anciens adversaires.