Accueil Actu Monde International

Signé Giltay: voici vraisemblablement pourquoi Joe Biden a jeté l’éponge

Joe Biden a finalement décidé de se retirer de la course à la présidentielle américaine, au profit de sa vice-présidente Kamala Harris. Le président en exercice aurait-il vraiment pu faire autrement?

Le retrait de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, c'est un événement historique, mais le président en exercice, très fatigué, avait-il vraiment le choix? Cette renonciation rebat complètement les cartes de l'élection. 

Dans la Rome antique, lors des triomphes, l'esclave qui debout sur son char, tenait au-dessus de l'empereur la couronne de laurier, signe de sa gloire, lui répétait inlassablement "Souviens-toi que tu n'es qu'un homme"

Hier, Joe Biden s'est souvenu qu'il n'était qu'un homme. Et c'est la décision la plus sage et la plus courageuse qu'il ait jamais prise. Sénateur dès 1972, vice-président pendant les deux mandats de Barack Obama, élu président en 2020, doté d'un excellent bilan économique, il pouvait légitimement estimer qu'il restait le meilleur candidat démocrate pour rebattre Donald Trump. Car lui, contrairement à Hillary Clinton, autrement plus célèbre, l'avait battu. 

Mais, le plus âgé des présidents des États-Unis a été rattrapé par sa condition humaine. "Souviens-toi que tu n'es qu'un homme". On connaît cette histoire triste dans bien des familles, le grand-père ou la grand-mère autrefois si brillant, qui tout d'un coup perd ses mots et le fil de sa pensée. L'entourage de Biden avait réussi jusqu'alors à masquer son déclin, il conservait des éclairs de talent comme lors de son discours sur l'état de l'Union. Mais, le débat contre Trump fin juin fut décisif. Un esprit plus tout à fait clair, une démarche devenue hésitante. Et en face d'un matamore qui se relève triomphant d'une tentative d'attentat, le combat était devenu trop inégal.

Irlandais d'origine, têtu, tenace, courageux, Biden voulait quand même disputer l'épreuve. Il aura fallu de nombreuses interventions des classiques démocrates, dont Nancy Pelosi et Barack Obama, pour lui faire entendre raison. Souviens-toi que tu n'es qu'un homme, surtout quand tes financiers menacent de ne plus soutenir ta campagne à hauteur de 300 millions de dollars. 

Sur le champ, il a apporté son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, ancienne procureure et ancienne sénatrice de Californie. Comme tous les vice-présidents, elle a vécu dans l'ombre, même si Joe Biden lui confiait des dossiers importants comme l'immigration ou l'avortement. Désormais, elle est dans la lumière. Il va lui falloir remporter la convention démocrate le 19 août.

Quelques adversaires se manifesteront peut-être, mais comme elle est la seule, en tant que colistière de Biden, à pouvoir utiliser l'argent collecté, elle a toutes ses chances. Trump ne s'y est pas trompé, qui depuis quelques heures concentre ses attaques sexistes et racistes contre la première femme noire à avoir été numéro 2 à Washington. La lutte sera rude, mais désormais, c'est Trump le vieillard.

À lire aussi

Sélectionné pour vous