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Paul Watson s'exprime pour la première fois depuis sa libération: "Ils voulaient se venger"

Libéré après des mois de captivité, le militant écologiste Paul Watson s'est exprimé sur le chemin du retour vers sa maison et sa famille. 

Paul Watson a retrouvé la liberté mardi après le rejet par le Danemark de la demande d'extradition du Japon. Le militant écologiste jugeant que sa détention a permis d'attirer l'attention sur "l'illégalité" de la chasse à la baleine.

"Mon arrestation a attiré l'attention de la communauté internationale sur la poursuite des opérations illégales de chasse à la baleine par le Japon", s'est félicité M. Watson dans un entretien vidéo lors duquel il s'est dit "très en forme" pour son "premier jour de liberté en cinq mois".

"Ces cinq mois ont été une extension de la campagne" contre la chasse à la baleine, a déclaré l'Américano-canadien de 74 ans qui avait été arrêté à Nuuk le 21 juillet après la relance d'une demande émise par le Japon en 2012 via une notice rouge d'Interpol.

Ils voulaient se venger

Les autorités nippones l'accusent d'être co-responsable de dommages et blessures à bord d'un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d'une campagne menée par l'organisation Sea Shepherd.

"Elles ont l'audace de m'accuser pour une chose mineure. Mon véritable crime a été de dénoncer leurs opérations illégales", a insisté M. Watson qui était en route avec son navire le John Paul DeJoria pour intercepter un navire-usine baleinier nippon flambant neuf lorsqu'il a été arrêté.

"Ils voulaient se venger", assure l'activiste de 74 ans qui se demande "comment une nation comme le Japon peut commettre des violations flagrantes du droit international sans aucune conséquence juridique ? Et ensuite, ils ont l'audace de m'inculper pour des faits mineurs".

Contacté, la diplomatie japonaise n'a pas réagi dans l'immédiat.

Le Danemark a fondé son refus sur "la durée totale de la détention de Paul Franklin Watson après son arrestation le 21 juillet 2024 et jusqu'à ce qu'une éventuelle décision d'extradition puisse être exécutée, et sur (le) fait que les actes pour lesquels l'extradition est demandée remontent à plus de 14 ans, ainsi que de la nature des actes en général", selon la décision consultée.

"Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d'avoir dénoncé l'illégalité du massacre industriel maquillé en recherche scientifique", a réagi un autre de ses avocats, Me François Zimeray.

Paul Watson "va pouvoir reprendre son action pour le respect de la nature, qui est aussi un combat pour l'humanité et la justice", a-t-il ajouté. "Nous sommes fiers d'avoir mené aux côtés de ses proches ce combat judiciaire et politique".

Dans l'immédiat, Paul Watson va rentrer en France où vit sa famille.

"C'est ce que j'ai en tête en ce moment. Et c'est bien d'être là avant Noël parce que je ne les ai pas vus depuis le mois de juin", a-t-il dit.

Le combat va continuer

"Le combat n'est pour autant pas terminé", a souligné un autre de ses conseils.

"Nous allons devoir maintenant attaquer la notice rouge et le mandat d'arrêt japonais, afin d'être certains que le Capitaine Paul Watson puisse de nouveau voyager partout dans le monde, en toute sérénité, et ne connaisse plus jamais un épisode similaire", a indiqué à l'AFP Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding.

"Je ne devrais pas figurer sur cette liste", a insisté le militant. "La notice rouge d'Interpol est destinée aux tueurs en série, aux criminels de guerre et aux grands trafiquants de drogue. Personne ne figure sur cette liste pour violation de propriété privée".

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