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Pas de répit dans la guerre à Gaza, le Hamas donne sa réponse au plan de cessez-le-feu

La guerre entre Israël et le Hamas palestinien ne connaît pas de répit dans la bande de Gaza, Washington accentuant la pression pour que les belligérants acceptent un plan de cessez-le-feu annoncé par Joe Biden et auquel le Hamas a donné sa réponse mardi.

En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a souligné en Israël que le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui avait "réaffirmé son engagement" pour le plan de cessez-le-feu annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU.

M. Blinken a aussi qualifié de "signe encourageant" la réaction du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui avait dit accueillir "favorablement" un certain nombre d'éléments de la résolution américaine, avant de donner sa réponse officielle mardi soir.

Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, autre mouvement armé palestinien ayant participé aux attaques en Israël ayant déclenché la guerre le 7 octobre, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs qatari et égyptien sur ce plan, appelant à un "arrêt total de l'agression" dans la bande de Gaza.

Elle contient des "amendements" à la proposition annoncée par le président américain, "notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza", a indiqué une source au fait des discussions.

A Washington, la Maison Blanche a dit "examiner" cette réponse.

Pendant ce temps, des frappes israéliennes meurtrières ont continué de viser mardi la bande de Gaza, notamment le centre, où l'armée israélienne a dit avoir "achevé une opération" dans l'est de Deir al-Balah et l'est d'al-Boureij.

L'armée a également annoncé mardi la mort de quatre soldats tués dans des combats la veille dans le sud, portant à 298 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive au sol dans la bande de Gaza le 27 octobre.

"L'horreur doit cesser", a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui participait mardi en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l'aide humanitaire dans le territoire assiégé, privé d'eau et d'électricité, où l'ONU s'inquiète des risques de famine.

"Il est grand temps d'instaurer un cessez-le-feu et de libérer les otages sans conditions", a-t-il ajouté, en appelant "toutes les parties à saisir l'occasion" fournie par la nouvelle feuille de route américaine.

- Impact psychologique -

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 251 personnes ont été enlevées ce jour-là et 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël, qui s'est juré d'anéantir le Hamas, mouvement au pouvoir à Gaza depuis 2007 qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé une offensive sur le territoire palestinien qui a fait au moins 37.164 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

En Jordanie, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'au moins 1,7 million de personnes, sur les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacées à plusieurs reprises par les opérations militaires israéliennes en huit mois de guerre.

Il a également déploré l'impact psychologique de la guerre, notamment sur les enfants, et affirmé qu'environ 60% des bâtiments résidentiels et au moins 80% des installations commerciales ont été endommagés par les bombardements israéliens.

Le 7 mai, l'armée a lancé une offensive terrestre sur la ville de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, qui a entraîné la fermeture du poste-frontière avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire, désormais contrôlée par Israël.

Et "pour plus de 700.000 personnes assiégées dans le secteur nord, le nombre de camions (d'aide) par jour ne dépasse pas 35, alors que c'est leur seule source de nourriture et de médicaments", a déploré mardi le bureau des médias du Hamas.

Egalement dans le nord, 50 Palestiniens détenus par Israël ont été libérés par l'armée et transférés à l'hôpital Kamal Adwan à Jabalia, selon une source médicale de l'établissement.

"Nos yeux étaient couverts jour et nuit et nos mains et nos jambes étaient menottées (...) Nous ne pouvions pas dormir du tout", a affirmé Mahmoud Al-Zaanin, l'un d'entre eux. Un autre, Othmane Al-Kafarna, a raconté à l'AFP des actes de "torture" et des "humiliations".

- "Crimes de guerre" -

Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi par 14 voix et une abstention, celle de la Russie, la résolution américaine soutenant le plan qui vise à établir par étapes un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

La feuille de route avait été présentée par Joe Biden comme émanant d'Israël, qui ne l'a jusqu'à présent pas formellement acceptée.

De son côté, Benjamin Netanyahu cherche à tirer parti d'une opération des forces spéciales ayant permis de libérer quatre otages samedi dans la bande de Gaza, selon des médias israéliens, durant laquelle 274 Palestiniens ont été tués, d'après le ministère de la Santé du Hamas.

Le Haut-commissariat de l'ONU s'est dit à la fois "profondément choqué" par l'impact sur les civils de cette opération et "profondément affligé" par le fait que des otages sont toujours détenus.

Pour Jeremy Laurence, son porte-parole, "toutes ces actions, par les deux parties, pourraient s'apparenter à des crimes de guerre".

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