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Témoin direct de la chute de Bachar al-Assad, le père Jacques Mourad a accepté de témoigner. Nommé archevêque de la ville de Homs en Syrie, il a été otage de Daech en 2015. Le père s'exprime sur la situation en Syrie et la nouvelle ère qui s'annonce.
C'est une nouvelle page d'histoire qui s'ouvre pour la Syrie. Ce dimanche, des rebelles, menés par des islamistes radicaux, ont annoncé être entrés dans la capitale, Damas, après une offensive fulgurante. Selon eux, cette avancée aurait fait fuir le président Bachar al-Assad, mettant ainsi fin à cinq décennies de règne du parti Baas.
Pour évoquer cet événement historique, l'archevêque de Homs, Jacques Mourad, partage son ressenti sur ce changement majeur dans son pays. "Pour nous, c'est une surprise, en fait, car nous n'avions jamais imaginé un tel changement. Aujourd'hui, nous vivons la joie de la renaissance de la Syrie, nous célébrons la liberté du peuple syrien", explique-t-il.
Toutes les frontières sont maintenant ouvertes
L'archevêque évoque notamment les nombreux prisonniers qui retrouvent désormais leur liberté. "Imaginez combien de prisonniers ont été libérés, combien de réfugiés sont retournés dans leurs camps, qu'ils soient au Liban, en Turquie, en Jordanie, ou même à l'intérieur de la Syrie, en Irak, et ailleurs. Toutes les frontières sont maintenant ouvertes, et les Syriens reviennent dans leur maison, dans leur pays".
Une des choses qu'il attend avec le plus d'impatience, c'est le sentiment de liberté que les habitants vont enfin pouvoir goûter. "Tout le monde vit et découvre la véritable liberté. Même nous, les Syriens. Tout le monde sait que nous n'avons jamais été libres dans ce pays, car tout était contrôlé : les 17 bureaux de la police secrète, le pouvoir militaire... Nous n'avons jamais eu la liberté d'exprimer ce que nous voulions (...)", explique le père de Jacques Mourad.