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L'insubmersible Donald Trump

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Brendan SMIALOWSKI

Samedi, il réchappe aux balles d'un fusil d'assaut. Lundi, il voit des poursuites judiciaires emblématiques qui le visent en Floride annulées. Jeudi, il acceptera d'être officiellement sacré candidat des républicains à la Maison Blanche. Donald Trump semble insubmersible.

Seul président de l'histoire des Etats-Unis à avoir subi deux procédures de destitution, conclues chacune par un acquittement, seul ancien président à avoir été condamné au pénal, pour falsification de documents comptables, le septuagénaire a souvent frôlé le naufrage.

Mais, chaque fois qu'on le dit coulé, il revient à la surface.

Lundi soir, dans une arrivée soigneusement chorégraphiée à la convention républicaine de Milwaukee, un pansement bien visible sur l'oreille, c'est une salle bondée de milliers de ses partisans qu'il a fait chavirer.

Ses impairs, ses multiples scandales, ses déclarations à l'emporte-pièce ont choqué des millions d'Américains. De nombreux chefs d'Etat le considèrent comme un danger pour la stabilité de la planète, pour la sécurité de l'Europe, pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Il est pourtant donné gagnant pour la présidentielle de novembre par de nombreux sondages.

- "Main de Dieu" -

"Pour sûr, il semble inarrêtable", se félicite Orlando Dona, un Texan coiffé d'un chapeau de cow-boy rencontré au premier jour de la convention.

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FREDERICK FLORIN

Egalement croisé par l'AFP, Scott Walker, ex-gouverneur du Wisconsin et candidat aux primaires républicaines en 2016, estime que "la main de Dieu" a épargné Donald Trump, visé par un tireur en plein meeting de campagne en Pennsylvanie.

En fait, l'inoxydable septuagénaire semble miraculeusement esquiver certaines contrariétés, grâce à ses manoeuvres ou ses avocats, de la conscription obligatoire pour la guerre du Vietnam en 1968 jusqu'à l'impôt sur le revenu en 2020. Il va très probablement éviter trois des quatre procès qu'il risquait avant l'élection.

- #MeToo ? Lui non -

Il a été accusé de complaisance à l'égard de groupuscules d'extrême droite, parmi lesquels des membres du Ku Klux Klan, impliqués dans des violences en août 2017 dans une paisible bourgade de Virginie, Charlottesville.

Il a taxé de "pays de merde" Haïti et certaines nations africaines. Il a suscité l'indignation en parlant des "violeurs" mexicains et des "bad hombres" ("sales types") venus d'Amérique latine. On lui a reproché de cibler de façon discriminatoire les musulmans dans ses décrets anti-immigration. Et pourtant ! Qui perd des voix parmi les électeurs des minorités ethniques ? Joe Biden.

Le mouvement #MeToo a précipité la déchéance de dizaines de puissants mais pas la sienne. Malgré les multiples gestes constitutifs d'abus sexuels qu'on lui reproche. Malgré sa condamnation en 2023 dans un procès au civil pour l'agression sexuelle d'E. Jean Carroll, une journaliste.

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Thomas Lohnes

Malgré l'affaire Stormy Daniels, du nom de scène d'une actrice de films pornographiques qui affirme avoir eu une relation sexuelle avec le magnat des affaires, alors marié.

Et malgré une vidéo explosive, publiée par le Washington Post le 7 octobre 2016, dans laquelle Donald Trump tient des propos extrêmement dégradants envers les femmes. Des ténors républicains lui retirent alors leur soutien. On lui prédit de perdre le vote féminin. Mais cela ne se produit pas. Il remporte la Maison Blanche un mois plus tard.

"Si les 18 derniers mois peuvent nous enseigner une chose, c'est la façon dont le président Trump a surmonté les multiples obstacles dressés contre lui. Cela me donne la foi en ce pays", confie à l'AFP Vivek Ramaswamy, ex-candidat à l'investiture républicaine à la présidentielle de novembre.

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