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Le gouvernement indien installe dans l'Himalaya (nord) un système de surveillance et d'alerte dernier-cri pour limiter les risques d'inondations causées par la rupture des lacs glaciaires, une menace accrue par le réchauffement climatique.
Dans les trois ans à venir, des équipes de géologues, hydrologues, météorologues et ingénieurs doivent déployer ce dispositif autour de 190 lacs de haute altitude considérés comme les plus dangereux, a-t-on appris mardi auprès de l'Autorité indienne de gestion des catastrophes (NDMA).
L'eau de ces lacs peut se déverser brutalement en aval lorsqu'elle franchit la barrière naturelle de glace qui la retient, causant des inondations catastrophiques. Les scientifiques redoutent une accélération de ces phénomènes à la faveur du réchauffement de la planète, qui fait fondre les glaciers de la chaîne de l'Himalaya à un rythme alarmant.
En octobre 2023, plus de 70 personnes avaient été tuées dans le nord-est de l'Inde après l'éclatement d'un des 7.500 lacs glaciaires recensés dans le pays.
Une équipe de la NDMA est actuellement à pied d'œuvre autour de six lacs de cette région de l'État de Sikkim (nord-est) pour y installer le nouveau système d'alerte. "Nous avons fait des progrès significatifs dans la gestion de ces risques", a assuré à l'AFP Safi Ahsan Rizvi, le responsable du projet pour l'Autorité. "Nous avons déjà équipé 20 lacs à ce jour, 40 le seront d'ici à la fin de cet été.
Le volume des lacs glaciaires a augmenté de 50% ces trente dernières années sous l'effet du réchauffement climatique.
Quelque 15 millions de personnes, selon une étude publiée en 2023 dans la revue Nature Communications, vivent dans un rayon de 50 km autour d'un lac glaciaire, dont la moitié en Inde, au Pakistan, au Pérou et en Chine. Elles sont susceptibles d'être inondées en cas de rupture.