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L'ancien président de Bolivie, Evo Morales, est protégé par des cultivateurs de coca dans la région rurale du Chapare, son fief politique situé dans le centre du pays, par crainte d'une arrestation, a révélé mercredi l'un de ses proches collaborateurs.
"Les frères et sœurs" du Chapare "se sont mobilisés clandestinement, ils sont devenus les gardiens, les gardes du corps, les protecteurs de la vie d'Evo Morales", a déclaré son ancien ministre de l'intérieur, Carlos Romero.
M. Romero a révélé que M. Morales faisait l'objet d'au moins cinq procédures judiciaires, lancées par le gouvernement ces deux dernières semaines.
Il est notamment poursuivi par le bureau du procureur de Tarija (sud), qui a émis un mandat d'arrêt contre lui pour des faits présumés de traite d'êtres humains et trafic de migrants.
Selon M. Romero, des militaires et des policiers sont mobilisés depuis samedi dans le Chapare, région cultivatrice de coca où vit M. Morales, afin de procéder à son arrestation, ce qui a conduit ses partisans à organiser la protection de l'ancien président, âgé de 64 ans.
La décision du ministère public de Tarija d'arrêter M. Morales a conduit à la révocation de la procureure, Sandra Gutiérrez, a déclaré cette dernière à la presse.
Selon Mme Gutiérrez, cette décision a été annulée par un appel judiciaire interjeté en faveur du chef indigène dans le département de Santa Cruz (est).
M. Morales a gouverné le pays andin entre 2006 et 2019 et a ensuite favorisé le triomphe électoral de son successeur Luis Arce.
Aujourd'hui en conflit, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche au pouvoir et la candidature de cette formation à la présidentielle d'août 2025.
M. Morales veut se présenter bien que la justice le lui ait interdit et tente de faire céder les tribunaux.