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Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi la mise en place de droits de douane réciproques à l’encontre des alliés comme des rivaux des États-Unis. Une escalade protectionniste qui pourrait aggraver les tensions économiques mondiales
Donald Trump durcit encore sa politique commerciale. "S'ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c'est aussi simple que ça", a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche, affirmant qu’il s’agissait d’une question d’"équité".
Ces nouveaux droits de douane viendront s’ajouter aux taxes de 25% sur l’acier et l’aluminium, qui concernent désormais tous les pays exportant vers les États-Unis, y compris des partenaires historiques comme le Canada et le Mexique.
Le président a dénoncé le comportement des partenaires commerciaux des États-Unis, estimant que "les alliés se comportent souvent pire que nos ennemis" en matière d’échanges. Il a notamment visé l’Union européenne, qu’il juge "extrêmement dure" sur le plan commercial.
Une mesure aux conséquences mondiales
L’administration Trump ne compte pas s’arrêter aux droits de douane : elle veut aussi s’attaquer aux barrières non tarifaires, telles que certaines réglementations qui pénalisent les produits américains ou encore la TVA appliquée sur les produits importés.
Un mémo signé par le président demande à ses équipes une analyse complète des déséquilibres commerciaux afin de mettre en place des droits de douane "personnalisés" pour chaque pays. Cette revue devrait durer "quelques semaines ou quelques mois, mais pas plus", selon un responsable de la Maison Blanche.
Peter Navarro, conseiller au commerce et à l’industrie de Donald Trump, justifie cette politique en mettant en avant le déficit commercial américain, qu’il juge alarmant : "L'Amérique accuse un déficit commercial néfaste de plus de mille milliards de dollars parce que les principales nations exportatrices du monde attaquent nos marchés avec des droits de douane punitifs et des barrières non tarifaires encore plus punitives."
J’utilise les droits de douane comme un outil à part entière
Cette politique protectionniste pourrait porter un coup sévère à certaines économies émergentes, comme le Brésil ou la Thaïlande, qui maintiennent des barrières douanières élevées pour protéger leur marché intérieur. L’Inde, par exemple, applique actuellement un droit de douane de 25% sur les voitures américaines, ce qui signifie que Washington pourrait imposer une taxe équivalente sur les véhicules indiens.
Donald Trump assume pleinement cette escalade commerciale, qu’il considère comme un levier stratégique. "J’utilise les droits de douane comme un outil à part entière pour rendre notre pays à nouveau riche", a-t-il affirmé.
Des conséquences sur les prix et l’inflation
Si Trump assure que cette politique profitera à terme aux États-Unis, il reconnaît que les prix "pourraient augmenter à court terme" pour les consommateurs américains. En effet, les taxes douanières sont en général répercutées sur les prix des produits importés, ce qui pourrait aggraver l’inflation.
L’inflation reste une préoccupation majeure aux États-Unis : après un pic à +9,5% en 2022, la hausse des prix a ralenti, mais l’indice CPI publié mercredi montre un regain d’inflation à +3% sur un an en janvier, avant même l’entrée en vigueur de ces nouveaux droits de douane.