Partager:
François Michel était notre invité ce mardi dans le bel RTL matin. Le CEO du groupe John Cockerill visite ce mardi le site d'Audi Forest. L'ancienne usine automobile pourrait être une option pour "augmenter le volume de production" du groupe… au même titre que Caterpillar à Gosselies.
Un véhicule blindé 100% belge, c'est impossible, affirme François Michel. Notre invité explique: "Même si on a un savoir-faire immense, l'un des premiers au monde, nous n'avons pas toutes les chaînes d'approvisionnement nécessaires, notamment en matière électronique." Pour autant, "on peut faire le gros de la conception et de l'assemblage en Belgique", ajoute-t-il.
Pour cela, "on a besoin de monter en cadence, monter en volume", avance encore le CEO du groupe John Cockerill. Il étudie actuellement un certain nombre d'options pour mener cela à bien et le site d'Audi Forest en est une.
François Michel contextualise: "Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'au cours des dernières décennies, on s'est désengagé de la production de volume de matériel de guerre, et on a besoin non seulement collectivement de dépenser plus pour notre sécurité, mais on a besoin de le faire avec des coûts qui sont les plus bas possibles. Le premier problème européen par rapport aux Russes, c'est qu'on est plus cher au coût unitaire."
Or, "la chaîne de production d'un véhicule blindé ressemble à la production d'un véhicule classique" et c'est l'un des avantages du site d'Audi Forest: "En regardant des sites de production plus proches du civil, en travaillant avec un certain nombre de partenaires, des fabricants de voitures, on cherche à faire baisser les coûts. Et en utilisant les chaînes de production, on pense pouvoir le faire."
Caterpillar à Gosselies, une autre option
Le groupe John Cockerill ne jette pas pour autant son dévolu sur l'usine bruxelloise. L'ancien site de Caterpillar à Gosselies est aussi "une possibilité": "On est en train de regarder des sites en Flandre pour faire du stockage stratégique de pièces détachées, en utilisant tout le savoir-faire flamand de logistique avancée. Et puis, séparément, on cherche un site sur lequel on pourrait faire des blindés à la chaîne, ce qu'on ne fait pas depuis une génération en Belgique."
Pour ce dernier point, François Michel l'affirme, Caterpillar et Audi Brussels sont "en concurrence". Il précise ne pas avoir de préférence pour l'instant.
Reprendre les ouvriers qualifiés
Notre invité estime que "le fait d'être dans des bassins d'emploi qui sont très qualifiés, avec du personnel qui a l'habitude de travailler sur des chaînes de montage" pourrait aider. Dès lors, il dit qu'il pourrait reprendre des ouvriers d'Audi ou de Caterpillar. "Et si possible, reprendre des chaînes de montage qui ne sont pas totalement cassées, une partie des outils, etc. Tout ce qu'on peut faire dans la continuité de l'activité, c'est beaucoup plus facile que de repartir de zéro."