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Le Premier ministre britannique a reçu plusieurs dirigeants européens: "La Grande-Bretagne est de retour sur la scène internationale"

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a conclu jeudi une réunion avec plus de 40 dirigeants européens dans la campagne anglaise, pour relancer les relations entre le Royaume-Uni et le continent, insistant sur le soutien à l'Ukraine et la lutte contre l'immigration illégale.

"La Grande-Bretagne est de retour sur la scène internationale", s'est félicité M. Karmer, à l'issue de cette réunion au Palais de Blenheim, lieu de naissance de Winston Churchill au nord-ouest de Londres. "Et je suis fier de quitter ce sommet avec des relations plus fortes en Europe", a-t-il ajouté devant la presse.

Ce quatrième sommet de la Communauté politique européenne (CPE), auquel a également assisté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a aussi été l'occasion pour les Européens de resserrer les rangs autour de l'Ukraine, face à l'incertitude que fait peser un possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche dans quelques mois.

"C'est très important de maintenir l'unité en Europe, car l'unité permet toujours de prendre des décisions fortes", a déclaré M. Zelensky à son arrivée au palais de Blenheim. 

Il a, de ce point de vue, critiqué sans le nommer le Premier ministre hongrois Viktor Orban, également présent à Blenheim. Alors que son pays vient de prendre la présidence tournante de l'UE, le dirigeant hongrois a affirmé, sans l'aval de Bruxelles, mener une "mission de paix" lors de voyages à Moscou et à Pékin.

"Si quelqu'un essaie de résoudre des problèmes dans le dos des autres ou même aux dépens de quelqu'un d'autre (...) pourquoi devrions-nous prendre en compte cette personne ?", s'est interrogé le président ukrainien devant ses collègues européens.

Kiev a d'ailleurs profité de ce sommet pour annoncer la signature de nouveaux accords de coopération en matière de sécurité avec la République Tchèque et la Slovénie.

Les 47 dirigeants de pays européens, de l'Allemagne à San Marin, en passant par la France, la Moldavie ou le Kosovo, ont aussi évoqué le sujet de l'immigration, une priorité pour le nouveau gouvernement britannique.

M. Starmer, un travailliste au pouvoir depuis le 5 juillet, a indiqué qu'un "consensus" avait émergé lors des discussions pour s'attaquer aux "gangs" criminels organisant l'immigration illégale en Europe. Comme son prédécesseur conservateur Rishi Sunak, Keir Starmer a promis de combattre les passeurs permettant à des milliers de migrants d'arriver au Royaume-Uni par la Manche.

Pressé de questions sur ce sujet à son arrivée au palais de Blenheim, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé l'engagement de la France à "constamment améliorer la situation".

"Il n'y a pas de baguette magique, parce que nous connaissons la situation. Nous faisons de notre mieux, nous avons amélioré la situation au cours de ces dernières années, et nous continuerons nos efforts", a-t-il dit à des journalistes.

Keir Starmer avait affirmé avant la réunion vouloir "saisir l'occasion pour renouveler (la) relation avec l'Europe", après les frictions avec les précédents gouvernements conservateurs depuis le Brexit en 2020.

Soutien à la Moldavie

Cette "redéfinition" des relations avec l'Europe prônée par le nouveau gouvernement travailliste est plutôt favorablement accueillie à Bruxelles, qui attend néanmoins de connaître les détails de ce que proposera le nouvel exécutif britannique, en rappelant qu'il n'est pas question de "rouvrir" les discussions sur les accords du Brexit.

Le président du Conseil européen Charles Michel a indiqué sur ce point qu'un sommet entre l'UE et la Grande-Bretagne serait utile lors des prochains mois, afin de "montrer que cette relation" entre Londres et Bruxelles est "stratégique".

Née en octobre 2022 sur une idée du président Macron et dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine, la CPE réunit de manière informelle les 27 membres de l'UE et d'autres pays du continent dans un esprit de dialogue sur des enjeux de sécurité et de stabilité.

Pour la première fois, les responsables de l'Otan, du Conseil de l'Europe et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été invités à ce sommet, le quatrième après Prague (République tchèque), Chisinau (Moldavie) et Grenade (Espagne). Le prochain aura lieu en novembre en Hongrie, avant l'Albanie et le Danemark en 2025.

En marge des rencontres prévues, une réunion a notamment rassemblé, autour de la présidente moldave Maia Sandu, Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du Conseil européen Charles Michel et Keir Starmer. Elle a été l'occasion de "réaffirmer notre soutien indéfectible de la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Moldavie et renforcer nos efforts", a souligné M. Macron.
 

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