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Le Nicaragua a déchu mardi de la nationalité 135 prisonniers politiques accusés de porter atteinte à la souveraineté nationale et transférés au Guatemala à la suite d'une médiation des États-Unis, a annoncé le pouvoir judiciaire.
Cette mesure prévoit aussi la confiscation des biens des prisonniers politiques libérés, indique dans un communiqué le pouvoir judiciaire, accusé d'être au service du régime du président Daniel Ortega, qui a intensifié la répression contre ses détracteurs depuis les manifestations de 2018.
Les Nations unies ont ainsi dénoncé mardi une loi récemment approuvée par le parlement du Nicaragua permettant d'intensifier la "répression" contre les opposants au régime vivant à l'étranger.
Cette nouvelle loi, adoptée le 3 septembre à l'unanimité, est entrée en vigueur vendredi.
Elle prévoit des peines allant jusqu'à 30 ans de prison pour tous ceux qui encouragent les sanctions contre le gouvernement de Managua - y compris les entreprises et les ONG.
Avec cette décision, depuis 2023, ce sont 451 opposants au total qui ont été déchus de leur nationalité, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Daniel Ortega, 78 ans, est un ancien chef de guérilla qui a gouverné le Nicaragua dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste.
Il est revenu au pouvoir en 2007 et a été réélu lors de scrutins non reconnus par des organismes internationaux, les Etats-Unis ou l'Union européenne, qui l'accusent de multiples dérives despotiques.
En 2018, trois mois de manifestations contre son régime ont été durement réprimées, faisant plus de 300 morts, des centaines de détenus, et poussant à l'exil des milliers d'autres, selon l'ONU.