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Le Kenya en alerte avant l'arrivée du premier cyclone de son histoire

Le président kényan, William Ruto, a placé vendredi en état d'alerte son pays ravagé par les inondations et a reporté sine die la réouverture des écoles, alors que la population se prépare à l'arrivée du tout premier cyclone de son histoire.

Plus de 350 personnes ont péri dans des pluies torrentielles qui se sont abattues sur l'Afrique de l'Est depuis mars et la région est désormais menacée par un cyclone qui devrait toucher terre ce week-end le long des côtes de l'océan Indien.

"Ce cyclone, nommé Hidaya, qui pourrait frapper n'importe quand maintenant, devrait provoquer des pluies torrentielles, des vents violents et des vagues puissantes et dangereuses", a déclaré le président Ruto lors d'une conférence de presse à Nairobi.

"Notre pays doit agir rapidement et de manière décisive pour atténuer les effets dévastateurs de la crise actuelle et protéger les vies et les biens", a-t-il ajouté.

La réouverture des écoles, prévue lundi, a été reportée et tous les ministres ont reçu pour instruction de coordonner l'évacuation et le relogement des Kényans impactés.

Le cyclone Hidaya culminera avec des rafales de 165 km/h lorsqu'il touchera terre en Tanzanie voisine samedi, selon le centre climatique régional ICPAC.

La saison des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien s'étale normalement de novembre à avril et connaît une douzaine de tempêtes chaque année.

Les autorités tanzaniennes ont prévenu vendredi que le phénomène météorologique baptisé Hidaya "s'est renforcé pour atteindre le statut de cyclone à part entière" à 03H00 locales (00H00 GMT) au moment où il était localisé à quelque 400 km du sud-est de la ville de Mtwara.

"Le cyclone Hidaya a continué à se renforcer, avec des vents atteignant 130 km/h", ont-elles indiqué dans un bulletin météo.

- "Aucun coin épargné" -

Les précipitations dans la région ont été amplifiées par El Niño, phénomène climatique naturel généralement associé au réchauffement du globe, qui provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et des pluies abondantes ailleurs.

Des pluies torrentielles se sont abattues sur de nombreux pays d'Afrique de l'Est, entraînant des inondations et des glissements de terrain qui ont détruit les récoltes, emporté des maisons et déplacé des centaines de milliers de personnes.

Le bilan depuis mars au Kenya a dépassé les 200 morts, a annoncé vendredi le ministère kényan de l'Intérieur. Plus de 165.000 personnes ont été déplacées et environ 100 personnes sont portées disparues dans le pays.

"Aucun coin de notre pays n'a été épargné par ces ravages", a déclaré le président Ruto. "Malheureusement, nous n'avons pas vu la fin de cette période dangereuse", a-t-il prévenu.

Au moins 155 personnes ont péri dans des inondations similaires en Tanzanie voisine.

Sous une pluie battante, des secouristes se sont lancés dans une course contre la montre pour aider des personnes bloquées par les inondations au Kenya.

La Croix-Rouge kényane a secouru un homme qui a déclaré avoir été bloqué par les eaux de crue et contraint de s'abriter sur un arbre pendant cinq jours à Garissa, dans l'est du pays, selon des images partagées mercredi sur les réseaux sociaux .

L'armée s'est également jointe aux opérations de secours pour évacuer toutes les personnes vivant dans les zones impactées par les inondations.

Le gouvernement a également ordonné jeudi à toute personne vivant à proximité de grands cours d'eau ou à proximité de 178 "barrages ou réservoirs remplis ou presque remplis d'eau " d'évacuer la zone dans les 24 heures.

- "Fuir une fois de plus" -

Au Burundi, au moins 29 personnes sont mortes et 175 ont été blessées depuis le début de la saison des pluies en septembre, a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha)

Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) s'est dit "particulièrement préoccupé" par le sort des milliers de réfugiés déplacés au Burundi, au Kenya, en Somalie et en Tanzanie.

"(Ils) sont contraints de fuir une fois de plus pour sauver leur vie après que leurs maisons ont été emportées par les eaux", a déclaré vendredi la porte-parole du HCR, Olga Sarrado Mur.

A la fin 2023, des pluies diluviennes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie ont déjà causé la mort de plus de 300 personnes, dans une région qui peinait à se relever de la pire sécheresse enregistrée en 40 ans.

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