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Le Bangladesh a annoncé vendredi l'instauration d'un couvre-feu à l'échelle nationale et le déploiement de l'armée pour maintenir l'ordre, après plusieurs jours de manifestations étudiantes meurtrières.
"Le gouvernement a décidé d'imposer un couvre-feu et de déployer l'armée", a déclaré à l'AFP le bureau de la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina.
Au moins 105 personnes ont perdu la vie au 19e jour d'un mouvement de contestation étudiante qui a tourné à l'affrontement avec le pouvoir, selon un décompte de l'AFP.
Ce bilan, établi auprès de sources hospitalières, témoigne de la violence inédite des troubles qui secouent ce pays musulman de 170 millions d'habitants sur fond de chômage massif des diplômés.
Au moins 52 personnes ont été tuées vendredi à Dacca où les manifestations ont continué, malgré une interdiction visant tout rassemblement ou réunion publique dans la capitale, selon une liste consultée par l'AFP à l'hôpital universitaire de Dacca.
Depuis le début de la semaine, les tirs de la police sont responsables de plus des deux tiers des morts, selon les descriptions données dans les hôpitaux.
Les manifestations sont quasi quotidiennes depuis début juillet.
Elles visent à obtenir la fin des quotas d'embauche dans la fonction publique qui réservent plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment aux enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan en 1971 et favorisent les proches du pouvoir.