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"Le changement est possible", "nous n'avons aucun signe de vie": les témoignages poignants des familles des otages du Hamas

Une délégation de familles d'otages israéliens était à Bruxelles. Nous les avons rencontrés. Ils appellent à faire pression sur le Hamas pour libérer leurs proches et demandent à la communauté internationale de ne pas les oublier. Voici leurs témoignages.

121 des 252 personnes enlevées le 7 octobre 2023 sont encore détenues par le Hamas. Leurs familles sont très inquiètes et n'ont pas de nouvelles de leurs proches. Ils ne savent pas s'ils sont en vie. "On ne peut pas continuer à travailler, on ne peut pas continuer à vivre et plus le temps passe, plus nous craignons le pire. On ne veut pas qu'ils reviennent tous dans des cercueils", témoigne Mazy Zafrani, la tante de Bar, un otage de 22 ans.

À la belle-sœur d'Ofer, Sharon Kelderon, de raconter son histoire: "Je suis aussi une survivante du 7 octobre. Nous sommes restés pendant 34 heures cachés dans une pièce sécurisée. Mais depuis que nous avons reçu le message de la fille d'Ofer, nous ne pensons qu'à ça. Il a été enlevé avec deux de ses enfants qui ont pu rentrer après 52 jours. Ça a été un soulagement, mais il a été de courte durée quand ils nous ont raconté ce que les otages subissent. Maintenant, nous savons qu'ils n'ont pas à manger, qu'ils ne leur donnent pas d'eau potable, qu'ils ne voient pas la lumière du soleil. Alors je n'imagine même pas l'état d'Ofer après tout ce temps."

Des femmes se font violer tous les jours

Sharon voudrait qu'il y ait plus de reconnaissance pour ces personnes prisonnières depuis bientôt 9 mois: "Le monde entier parle de la situation humanitaire à Gaza, mais personne ne parle de la situation des otages israéliens. De ce qu'ils mangent, si on leur donne des médicaments… On ne sait pas, on n'a aucun signe de vie. C'est le minimum que nous demandons. Le principal, c'est qu'ils rentrent à la maison, mais tout de même, dites-nous quelque chose."

9 mois

Sharon Kelderon a aussi une pensée pour les femmes qui sont en détention. Elle s'explique: "Nous approchons des neuf mois et nous savons ce qui arrive après neuf mois. Des femmes se sont fait violer le 7 octobre, elles se font violer tous les jours. On ne sait pas quelles sont les femmes enceintes et dans quel état elles sont."

Elle n'en dira pas plus sur le sujet.

Yaffa Ohad, la tante de Noa, une jeune femme de 26 ans, est aussi très accablée. Elle ne parvient pas à retenir ses larmes: "La mère de Noa est très malade, elle peut à peine parler et la seule chose qu'elle demande, c'est de savoir quand sa fille va rentrer, elle demande où elle est."

"Une question d'éducation"

Cochav William Levinson, le père de Shay, 19 ans, soldat, témoigne à son tour: "Shay me manque. Je suis très fier de lui, de ses actions. Il a réussi à empêcher de nombreux terroristes d'atteindre les civils. Grâce à ses actions, de nombreuses personnes sont en vie. Shay est devenu un soldat, mais c'était un soldat de l'espoir. Il croyait vraiment en la coexistence. Il jouait au volley et il a rejoint une équipe entièrement composée d'Arabes."

Il explique avoir observé une tradition juive pour commémorer la mort de son fils: "J'ai reçu un avis selon lequel il n'était plus en vie. Ce qui était incroyable, c'est de voir tout un village arabe venant lui rendre hommage. Pouvez-vous imaginer un village arabe venant rendre hommage à un soldat tombé au combat? Le changement est possible, c'est une question d'éducation."

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