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Le changement climatique a renforcé l'intensité des vents et des précipitations du typhon Gaemi qui a durement frappé les Philippines, la Chine et Taïwan en juillet, selon une étude publiée jeudi.
La vitesse des vents de Gaemi a été 7% plus élevée en raison du changement climatique, et les précipitations 14% plus intenses à Taïwan et dans la province chinoise de Hunan (centre), selon les experts du réseau de référence World Weather Attribution (WWA), qui évalue le lien entre des événements météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique.
Leur méthode consiste à modéliser la probabilité d'un événement météorologique extrême et son intensité dans deux scénarios: le monde d'aujourd'hui et un monde sans les niveaux actuels de réchauffement.
Les scientifiques de WWA soulignent que les mers chaudes, où se forment les typhons, "auraient pratiquement été impossibles" dans un monde qui ne se serait pas réchauffé. La température mondiale est aujourd'hui supérieure de 1,2°C à celle de la période préindustrielle.
Le nombre de tempêtes de même intensité a par ailleurs augmenté de 30% en raison du changement climatique. Leur fréquence est ainsi passée de cinq à six ou sept par an, selon cette étude.
"Cette étude confirme ce que nous avions prévu: des mers et des atmosphères plus chaudes donnent naissance à des typhons plus puissants, de plus longue durée et plus meurtriers", conclut Ralf Toumi, directeur du Grantham Institute-Climate Change and the Environment, à l'Imperial College de Londres.
Aux Philippines, Gaemi a provoqué des inondations et des glissements de terrain qui ont fait au moins 40 morts. En Chine, au moins 50 personnes ont perdu la vie dans les pluies torrentielles. Le typhon Gaemi, qui était le plus puissant à frapper Taïwan depuis huit ans, y a fait au moins cinq morts.