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Les nouvelles autorités au Bangladesh ont levé mercredi l'interdiction du principal parti islamiste du pays, la Jamaat-e-Islami, imposée durant les derniers jours au pouvoir de l'ex-Première ministre âgée de 76 ans, Sheikh Hasina.
"Le gouvernement (...) a annulé le précédent décret du gouvernement du 1er août 2024 qui avait interdit la Jamaat-e-Islami au Bangladesh", selon cette décision qui "entre en vigueur immédiatement".
La Jamaat-e-Islami est l'un des principaux partis de ce pays de 170 millions d'habitants et sa plus grande formation islamiste. Elle a été pendant des décennies l'alliée majeure du principal parti d'opposition à Mme Hasina, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP).
Elle faisait partie de la coalition ayant dirigé le pays de 2001 à 2006. Elle avait ensuite été interdite de participation aux élections à partir de 2012, trois ans après le retour au pouvoir de Mme Hasina qui a dirigé le pays d'une main de fer.
Après un premier mandat de cinq ans entre 1996 et 2001, Mme Hasina a effectué trois mandats consécutifs de Première ministre et avait été réélue en janvier lors d'un scrutin controversé boycotté par l'opposition.
Quatre jours avant sa fuite en Inde après des semaines de manifestations menées par les étudiants, Mme Hasina avait interdit la Jamaat-e-Islami.
Le parti islamiste s'était vu interdire par la Haute cour de participer aux élections de 2013, les juges ayant estimé que sa charte était contraire à la Constitution laïque du pays.
La Jamaat-e-Islami s'était également vu interdire de participer aux élections de 2014, de 2018 et de janvier dernier.
Le décret du gouvernement intérimaire précise que l'interdiction décidée début août est également levée pour l'aile étudiante du parti islamiste, Islami Chhatra Shibir, faute de "preuve spécifique d'implication dans le terrorisme et la violence".