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L'Afrique a rapidement besoin de davantage de vaccins pour faire face à l'épidémie de mpox, aussi appelé variole du singe, a indiqué dimanche l'organisation Médecins sans frontières (MSF). Celle-ci appelle à une plus large disponibilité des vaccins "là où ils sont le plus nécessaires", a déclaré Amrish Badjoe, responsable du département épidémiologie chez MSF.
Un total de 18.737 cas suspectés ou confirmés de mpox ont été répertoriés depuis le début de l'année en Afrique, dont 1.200 en une semaine, a affirmé samedi l'agence de santé de l'Union africaine (Africa CDC). Des premiers cas de mpox ont également été répertoriés hors d'Afrique cette semaine, en Suède et au Pakistan. L'Organisation mondiale de la santé a dès lors déclaré mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l'alarme la plus élevée.
Deux vaccins existent déjà pour faire face à cette maladie virale. La Commission européenne a notamment promis d'envoyer des doses de vaccins, mais cela reste trop peu, selon Amrish Badjoe. "Nous avons besoin d'au moins 10 à 20 millions de doses actuellement. L'Europe a promis 200.000 doses. Et celles-ci n'ont même pas encore été commandées, ce qui peut prendre un certain temps. Plus on attend, plus la situation s'aggrave", a-t-il déclaré à l'ANP.
Le représentant de MSF se dit agacé par l'industrie pharmaceutique. "Les profits passent avant les gens. Il s'agit de ressources et de connaissances qui permettent de sauver des vies", s'est-il indigné. "Nous voyons aujourd'hui des gens mourir de maladies pour lesquelles il existe des traitements".
L'épidémiologiste ne s'attend toutefois pas à ce qu'une épidémie majeure de mpox se propage en Europe. "Nous disposons de nombreux vaccins et médicaments contre ce virus. Un cas est rapidement détecté et peut être rapidement maîtrisé. (...) Ce n'est pas le Covid", a-t-il conclu.