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Il y a 80 ans, dans la nuit du 2 au 3 août 1944, 3.000 Roms - principalement des femmes et des enfants - étaient assassinés par les Nazis dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en Pologne. À l'occasion de la journée européenne de commémoration de l'Holocauste des Roms vendredi, le Conseil de l'Europe rappelle que les communautés roms sont encore confrontées à l'antitsiganisme à travers l'Europe. L'institution plaide pour l'intégration de ce génocide dans les programmes scolaires du Vieux continent.
Le génocide des populations roms, aussi appelé "Porajmos" ("dévoré" en romani), fut organisé par le régime nazi, qui ordonna la déportation des populations tsiganes à Auschwitz-Birkenau dès février 1943. Jusqu'en juillet 1944, des Tsiganes originaires des quatre coins de l'Europe furent emmenés vers le camp de la mort.
Les détenus y furent tatoués d'un matricule commençant par la lettre "Z" pour "Zigeuner" ("Tsigane") et affublés d'un triangle marron. Les conditions de détention, particulièrement difficiles, coûtèrent la vie à de nombreux détenus qui succombèrent aux maladies, au froid et au manque de nourriture. Les femmes et les enfants tsiganes subirent également des stérilisations forcées et furent victimes d'expérimentation médicales.
Plusieurs événements commémorent vendredi le 80e anniversaire du génocide. Une cérémonie est organisée à Auschwitz-Birkenau par le Conseil central des Sintés et Roms allemands et l'Association des Roms de Pologne. Un hommage doit également se tenir à Strasbourg, siège du Conseil de l'Europe.
Le Commissaire aux droits humains du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a insisté sur la "recrudescence des cas d'antitsiganisme, de haine, de discrimination et de harcèlement perpétrés à l'encontre des membres des communautés roms, sintés et des gens du voyage".
Au total, le génocide des roms orchestré par les Nazis a coûté la vie à environ 500.000 personnes, ce qui représentait au moins un quart de leur population à l'époque.
