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Une soixantaine d'organisations internationales défendant la presse demandent lundi à l'Union européenne de suspendre son accord d'association avec Israël, après bientôt onze mois d'atteintes à la liberté des médias et de décès "sans précédent" de journalistes dans la guerre avec le Hamas.
Depuis l'attaque du mouvement islamiste le 7 octobre sur le sol israélien, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a pris une série de mesures "pour restreindre la liberté des médias qui a abouti dans les faits à l'établissement d'un régime de censure", écrivent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW) et la Fédération européenne des Journalistes (EFJ), dans cette lettre dont l'AFP a eu copie.
Ils demandent au chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell et au commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis la suspension de l'accord d'association - qui porte notamment sur les échanges commerciaux - et "des sanctions ciblées contre les responsables" de violations des droits humains.
Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes palestiniens sont morts dans le conflit, ainsi que deux Israéliens et trois Libanais, ce qui en fait "la période la plus meurtrière" pour la presse depuis des décennies. Certaines des victimes ont pu être "ciblées", accusent les organisations signataires.
Les ONG rappellent aussi l'interdiction de fait pour les journalistes étrangers d'accéder à la bande de Gaza et les "détentions arbitraires" de professionnels de l'information, avec au moins 49 d'entre eux arrêtés.
"L'effet cumulé de ces abus crée les conditions pour un vide de l'information, et laisse également place à de la propagande et de la désinformation", pointent les signataires.
Ils réclament de "maintenir la liberté" des médias, "protéger la vie des journalistes" et "mettre fin à l'impunité", à l'approche d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, le 29 août à Bruxelles.